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La Science-fiction est-elle une nouvelle religion ?

Cette réflexion n’est en aucun cas l’objet d’une théorie abstraite ou la révélation d’une nouvelle Foi, mais une simple analyse de parallèles. Pour autant, pourrions-nous l’évoquer sans tomber dans le fantastique ?


Quand on parle de science-fiction, on devrait inclure la mythologie, car finalement tout ce qui a trait aux civilisations disparues comme à celles que nous imaginons au-delà de notre planète, rejoint un domaine dans lequel les dieux sont omniprésents.


La grande majorité des religions de notre Terre font référence à une ou plusieurs divinités. Les très anciennes croyances étaient reliées à des puissances exprimées par la nature ou des êtres doués de pouvoirs extrahumains. La nécessité de croire en un ou plusieurs de ces créateurs de la vie, répond ainsi depuis toujours à la fois à notre besoin de comprendre nos origines, mais aussi à l’espoir de posséder nous-mêmes des attributs supérieurs : le pouvoir de guérir ou la vie éternelle par exemple !


Nombreuses sont les croyances qui font référence à des pouvoirs et une intelligence infinis. Souvent, celles qui ont organisé autour d’elles un culte, réclament obéissance et foi absolus. Le temps construit l’idéologie, étoffant la dévotion et la liturgie.

Si l’on veut rester pragmatique, il faudra considérer que chacune d’entre elles se considèrent détentrices du dogme unique et original. De ce fait, il sera impossible de définir (selon des considérations humaines) la religion qui a raison.


Cependant, il est possible non seulement de trouver une infinité de points communs dans les très diverses théologies, des croyances communes, des pratiques similaires ou ayant le même objectif. Mais aussi des espoirs de vie future dans une autre sphère, en présence des fondateurs, dans la félicité et souvent pour l’éternité.


De nombreux êtres particulièrement exceptionnels sont légion : des géants, des demi-dieux, des personnages mi-homme, mi bête, des anges, des immortels. On découvre de simples hommes avec des pouvoirs puissants comme des dirigeants au charisme inspiré. Tout sauf de simples hommes, qui eux les vénèrent ou les suivent.


Il y a souvent des Sauveurs, des Messies, des Anciens attendus pour rétablir un ordre perdu. Un monde invisible et indescriptible où s’exercent des pouvoirs sans nom, inconnus du monde visible.


Ca ne vous rappelle rien ?


Alors, évidemment, il n’est pas question d’essayer de ridiculiser telle ou telle croyance en pointant des convictions ou des pratiques qui pourraient sembler absurdes. Les rationalistes les rapprochent souvent de rites magiques, ésotériques, superstitieux ou surnaturels, plaçant toutes les traditions dans le même sac.


Quand on parle de pouvoirs particuliers, d’êtres différents ou de mondes étranges, on ne peut s’empêcher de faire certains parallèles avec le domaine de la science-fiction ! Mais ce milieu là s’affranchit de tout dogme, il est libre au point de ne placer aucune limite aux manifestations de l’intelligence, aux puissances libérées ou aux univers excessifs.


Bien sûr, il se fonde sur des sentiments connus, comme le bien ou le mal, sur l’amour ou la haine, sur la beauté et la laideur, la loyauté ou même la cruauté, mais à la seule différence que ni les mondes, ni les êtres, ni les possibilités ne sont limités.


La seule frontière de la science-fiction réside dans l’imagination de ses auteurs ou de ses rapporteurs, ce qui n’est pas le cas d’un dogme précis et ancien qui pose certaines limites, recalant l’incompris dans le domaine de la méconnaissance ou du secret.


Où se situe alors la synergie ?


Dans toutes les histoires de science-fiction, il y a une infinité de mondes habités. Pour prendre l’exemple des Évangiles chrétiens, dans l’épitre aux Colossiens, Paul parle de nombreux trônes créé par Dieu. Des planètes sont transfigurées comme dans l’Apocalypse de Jean qui parle à la fin des temps d’une nouvelle terre. On connaît des êtres ailés jetant la foudre comme les anges aux trompètes des écritures. Des objets fabuleux permettent de connaître les choses cachées comme le Pectoral du lévitique ou l’Urim et le Thummim.

Tous les récits de science-fiction nous entretiennent de mondes divins où des hommes qui ont accédé à l’exaltation gouvernent des galaxies. Parallèlement les récompenses promises aux plus fidèles des croyants promettent des félicités sans nom à la droite de Dieu.


Des rapprochements, certes. Qui à copié sur l’autre ? Doit-on parler de Révélation ou d’imagination ?


Les peuples anciens avaient besoin d’allégories et de métaphores pour comprendre les instructions de Dieu. Dans la plupart des écrits anciens, une formulation autoritaire et imagée était utilisée. Cette technique a donné lieu à des liturgies particulières qui cherchaient à transmettre une certaine dévotion. On retrouve d’ailleurs très souvent cette méthode d’expression dans toutes les écritures modernes. Elles sont une marque de fabrique qui situe immédiatement le sérieux de l’expression religieuse.


Pour la plupart des autres sciences humaines, le langage est plus simple, plus précis, plus directement compréhensible. Ainsi donc, tout ouvrage parlant de choses ayant trait au monde invisible est classé dans une toute autre catégorie qui ne permettra aucun pont entre les deux expressions.


La religion est une chose, la science-fiction une autre. Mais imaginer une technologie naturelle qui permettrait la prescience ou l’omniprésence de Dieu… Est-elle si éloignée des évocations qui présentent une évolution tellement avancée, qu’elle s’affranchit de supports matériels ?


Les ponts existent certes. Nous n’avons certainement aucune idée de ce qui constitue l’éternité et nous serions sans doute surpris de retrouver des thèmes communs aux deux approches.


Frère Germain

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