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De la Théogonie d’Hésiode à la Théocratie d’Elohim

Quelques définitions :


Hésiode inspirateur de Virgile, Caton et Lucrèce n’est formellement reconnu qu’à travers ses poèmes et, si l’on possède le récit de faits concernant sa vie en Béotie (centre de la Grèce) aux environs du VIIIᵉ siècle avant Jésus-Christ, il demeure célèbre pour sa réécriture des mythes grecs à travers ses œuvres : La Théogonie (généalogie des dieux) et d’autres récits et fables : Les Travaux et les Jours et le contesté Bouclier d’Héraclès.


Elohim est un terme qui insiste plutôt sur la puissance du Dieu des Hébreux (au singulier ou au pluriel). Dans le sens purement grammatical cependant, la terminaison « im » définit un pluriel qu’on entend parfois sous le terme « les dieux ». Employé comme nom du Dieu d’Israël d’innombrables fois dans l’ancien testament, il a été aussi utilisé par d’autres civilisations (Moab, Sidonie, Kemoch).

Les croyances ésotériques anciennes et modernes ont largement usé de cette confusion grammaticale pour élaborer des idéologies basées sur la multiplicité des fondateurs de l’humanité.


La Théogonie formé des mots dieu et engendré (ou généalogie des dieux), explore les fondations de la mythologie grecque depuis le Chaos (état originel) jusqu’au catalogue des héros.

Trois générations divines se succèdent dans ces poèmes religieux (Ouranos, Cronos et Zeus). L’ensemble propose une « explication » de la raison du Monde, de ceux qui l’ont créé et qui le gouvernent. La mythologie grecque a inspiré de nombreux Panthéons dont celui des Romains, des Nordiques ou des Germaniques, mais elle est probablement issue elle-même et interpénétrée de croyances bien plus anciennes et parfois multimillénaires, qui ont accordé aux forces de la nature, les pouvoirs que les hommes doivent craindre et vénérer (Babylone, Sumer).


Le terme « Théocratie » inventé par l’historien contemporain de Jésus, Flavius Joseph, et qui a l’origine définissait plutôt un schéma divin qu’une organisation humaine (au sens politique), a pris plus simplement aujourd’hui le sens de « gouvernement de Dieu ». Pourtant les Chrétiens qui en général l’associent au règne de Dieu à la fin des temps ne l’envisagent aucunement comme un système administratif.

Ce sont les Mormons qui la considèrent pleinement comme une structure complète dont Dieu serait le président, son représentant sur Terre serait le directeur et la prêtrise le système gestionnaire.



La Restauration de l’Évangile en 1830 qui a été à l’origine de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a très vite exposé ce concept, expliquant à la lumière des révélations modernes, son organisation. Il est à noter que ce système n’est pas en vigueur dans l’Église aujourd’hui et que celle ci semble elle aussi, ne l’envisager que lors du second avènement du Christ. La Restauration laissait présager l’instauration d’une organisation divine complète, administrée par des hommes appelés de Dieu (la prêtrise), mais aussi la Loi de Consécration qui en était de fait le corollaire, avec une structure économique souvent comparée au communisme (tous les biens en commun). Seuls les fondamentalistes aujourd’hui continuent de prêcher une instauration immédiate.


Il semble intéressant de remarquer que la Théogonie et la Théocratie sont diamétralement opposées par la manière dont les dieux considèrent les hommes. En effet l’histoire des divinités de l’Olympe ne montre qu’une forme assez établie de dénégation du genre humain, le reléguant à des fonctions et des pouvoirs subalternes… des serviteurs, des adorateurs sans plus. Seuls les demi-dieux et les héros sont en mesure d’élever le débat.

Les dieux eux-mêmes s’affrontent continuellement pour le pouvoir, la puissance et la prédominance. Les récits d’Hésiode révèlent une sauvagerie, une fureur et aussi un manque total de morale parmi les créateurs du monde grec.


Le Dieu des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans réclame aussi son lot d’adoration et de soumission, mais ses objectifs sont très différents : l’élévation de ses créatures qu’il nomme enfin « ses enfants ». La compréhension de ses voies tient alors dans des méthodes qui englobent non seulement la Foi, mais aussi une certaine connaissance qui peut aller jusqu’à la communication privilégiée.


Nous ne parlons certainement pas de démocratie. Elle semblait pour certains le moins mauvais des systèmes politiques. Beaucoup pensent trop souvent aujourd’hui qu’elle est la seule a permettre à tous de s’exprimer et de permettre la mise en place de lois acceptées et comprises de tous, pour l’équilibre de la société. Mais comme je l’ai dit dans un autre article ou je parlais de l’évolution de la pensée des philosophes grecs, rien ne permet d’assurer que dans les choix proposés par tous les candidats dans une démocratie, se trouve une politique parfaitement équilibrée. Platon préférait un gouvernement de sages, hommes d’expérience et de mesure.

(Théocratie, ou gouvernement de Dieu)


Pourtant, la Théocratie n’est pas un système de répression, de contraintes ou d’inégalités. Tout au contraire. Il reste basé sur l’équilibre du Monde administré (et non voulu) par Dieu (ou les dieux). Leur volonté restant assujettie aux lois cosmogoniques qui fonctionnent selon la même harmonie que la nature. La loi universelle qui permet la création des mondes est supérieure aux pouvoirs d’architectes, fussent-ils dieux : Ils la suivent pour diriger la création.


Dans la Théocratie, nous pouvons donc retrouver certes un pouvoir d’agir empreint de libre choix, parfois contraire à l’accomplissement de justes actes, mais aussi un équilibre bienveillant et puissant qui rétablit et ordonne les choses pour l’harmonie. De plus, les enfants de Dieu régis par des lois fondamentalement justes ne peuvent que s’épanouir afin de réaliser les nécessaires, progression, évolution et transformation du Monde.


La forme plurielle d’Elohim définissant les attributs du Dieu d’ Israël est souvent démontrée par l’usage d’un pluriel d’excellence ou de majesté (« Faisons l’homme à notre image… » – Genèse 1:26) plutôt qu’un pluriel numérique et certains courants classiques l’expliquent à travers la trinité.


Les Mormons croient véritablement en un « Conseil des Dieux », Des êtres extrêmement justes et transfigurés qui ont atteint l’ultime point de progression. Cependant et comme le disent les Écritures, cette croyance ne modifie en rien le parfait Plan de Salut qui veut qu’un seul Seigneur ai été choisi (après s’être proposé) pour « sauver » le Monde. Nous ne nous intéressons qu’au seul Dieu qui gère le foyer de toute l’humanité, le seul père que les écritures louent !



Frère Germain

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