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Les Plaques de Voree

Voree est ce qu’on pourrait appeler un hameau sur la commune de Burlington dans le Wisconsin, situé sur les grands lacs américains. On remonte historiquement la création de ce lieu aux alentours de 1844 quand des Mormons assurés de suivre celui qui se considérait comme le successeur de Joseph Smith, s’établirent à Voree autour d’une petite colline connue sous le nom de « Colline de promesse ».

James J Strang, un ancien pasteur Baptiste, devenu Elder de la nouvelle église, fut chargé par Joseph Smith de créer un Pieu dans le Wisconsin. Il y guida plus de 12.000 membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, qui à la faveur de l’assassinat du fondateur du mormonisme, crûrent en son message. Il affirmait avoir reçu verbalement et dans une lettre qu’il produisit, l’injonction de conduire tout le peuple après la mort du Prophète.

Les 12 Apôtres ne reconnaissant pas son autorité, il dût se résoudre à fonder une nouvelle église qui se réclame être aujourd’hui encore, l’originale !

Selon James J Strang, le nom de la localité de Voree signifiait « le jardin de la paix » pour ses anciens habitants, assimilés aux peuples du livre de Mormon.

Cependant suite à des dissensions internes, certains « Strangites » quittèrent cet endroit autour de 1848 pour s’installer dans l’ile Beaver au nord du lac Michigan où après un règne de quelques années, leur leader reçu plusieurs coup de fusil. Ils abandonnèrent l’île vers 1856 pour revenir définitivement à Voree. C’est là que James J Strang décéda après plusieurs semaines de souffrances. L’Église « Strangite » y est toujours établie, ne comptant plus que quelques centaines de membres, avec des groupes dissidents en Louisiane et dans le Missouri.

James J Strang est dit avoir eu de nombreuses visions, mais la manifestation divine la plus significative est issue de la découverte des 3 plaques d’airain cachées dans la fameuse « Colline de Promesse », et que Strang en tant que Prophète, Voyant et Révélateur découvrit le 13 septembre 1845, traduisit et intégra aux livres révélés sous le titre de « Plaques de Voree » ou « Le Registre du Rajah Manchou de Vorito ».


Ce qui semble sans doute le plus significatif au sujet de ces plaques, est que les quelques Experts qui ont eu l’occasion d’analyser les caractères gravés sont d’accord sur une grande sophistication de l’ensemble. En effet, certains mots répétés dans la traduction, sont effectivement aux places correspondantes sur les plaques. On retrouve ainsi une certaine logique dans l’emplacement des signes qui laisserait supposer une traduction appropriée.


Cependant, quelques observateurs de la biographie de James J Strang laissent entendre que ce dernier était versé dans la constitution d’un langage codé utilisé dans sa jeunesse pour rédiger un journal intime. C’est plus de cent ans après sa rédaction que le propre petit fils de James J Strang réussit à déchiffrer le code. Certains qui ont eu accès à ce travail, ont effectivement trouvé des similitudes remarquables entre les signes sur le journal et ceux sur les plaques de Voree.

Les signes et symboles n’ont apparemment pas de correspondance avec une écriture ancienne quelle qu’elle soit, mais on remarque une certaine forme de ponctuation, l’absence de voyelles et quelques signes similaires à l’alphabet berbère.


Les plaques constituées de laiton (dénommé selon l’ancienne appellation : airain) sont utilisées depuis une très ancienne époque par de nombreux peuples et ne présentent pas dans l’absolu, une incohérence insurmontable ; mais d’autres témoignages ont prétendu que James J Strang avait fabriqué ces plaques à partir de métal d’une bouilloire à thé faite de laiton fin d’origine française.

Il est rapporté qu’une fois les plaques formées et gravées, elles auraient été « vieillies » avec de l’acide. Ce qui est évidement impossible à vérifier, les plaques conservées par la famille très longtemps (peut-être au-delà de 1900), ayant aujourd’hui disparu.


Personne évidemment ne conteste l’authenticité de la découverte, les plaques ayant été vues dans les semaines qui ont suivi leur extraction, par des centaines de personnes. Des témoins ont attesté leur découverte et leur apparence, ce qui permet d’avoir une description unanime. L’opération est rapportée comme peut-être une affaire inspirée par la découverte des plaques ayant permis la constitution du Livre de Mormon – et montée avec une grande perfection – à défaut d’être une pure révélation divine. Il est certain qu’elle peut s’appuyer sur des « Écritures » annonçant leur éventuelle découverte, ou du moins le prétendant. Le livre de Mormon parle à plusieurs reprises de plaques perdues ou restant à révéler.


Des allégations de tromperie ont été vigoureusement contestées par Wingfield Watson, un grand Prêtre du Mouvement, dans une publication de 1889 intitulée « Controverse Prophétique ».

Selon ces paroles, James J Strang (avec des complices) aurait creusé à l’aide d’une tarière, un trou d’environ un mètre sous un chêne, pour enfouir les plaques et aurait travaillé avec tant de perfection que la supercherie serait restée indétectable.


Il est intéressant de noter que les grands témoins de cette découverte sont ceux qui ont dégagé les plaques de leur gangue d’argile durcie. Aaron Smith, Jirah B Wheelan, James M Van Nostrand, et Edward Whitcomb sont les hommes que James J Strang a réunis pour leur montrer l’endroit que l’ange avait indiqué. Mais seuls ces hommes ont creusé, laissant curieusement Strang observer la scène de loin.

Trois plaques portant des signes et des dessins ont donc été extraites. Il était ainsi impossible de prétendre que les plaques avaient une origine incertaine.

Les plaques assez fines et gravées des deux côtés portaient plusieurs dessins représentant probablement le lieu de leur découverte et un certain nombre de symboles entourant un personnage portant une épée. Elles mesuraient 6.35 cm par 3.175 cm et étaient reliées par un unique anneau dans l’un des coins.


Dans sa traduction, James J Strang expliqua que les étoiles de différents formats représentaient les diverses institutions sacerdotales de l’Eglise : Apôtres et Soixante Dix notamment. Les autres symboles (une forme d’écriture), portaient le texte suivant :


« Mon peuple n’est plus. Les puissants sont tombés, et les jeunes hommes tués dans la bataille. Leurs os ont blanchis dans la plaine à l'ombre de midi. Les maisons sont réduites en poussière, et les murs sont tombés dans les douves. Elles resteront inhabitées.

J’ai les ai porté en terre, et leurs os sont cachés dans l'ombre de la mort jusqu’au lever du soleil. Ils dorment avec les héros morts, et ils se reposent avec leurs pères. Ils sont tombés dans la transgression mais n’y resteront pas, seuls les élus et les fidèles y habiteront.

La parole l’a révélé. Dieu a juré de donner un lieu en héritage à son peuple, là où les transgresseurs ont péri. La parole de Dieu est venue sur moi alors que je pleurais dans l'ombre de la mort, en disant, je vais me venger du destructeur. Il (le peuple) doit être chassé. D’autres étrangers habiteront ton pays. Je placerai un signe. La fuite de mon peuple ainsi se produira quand le troupeau désavouera le pasteur qui ne bâtit pas sur le rocher.

Les hommes tueront le précurseur, mais un prophète puissant prendra sa place. Je serai sa force, et il dévoilera les annales. Retiens mes paroles, et enfouis-les dans la colline de promesse. »


La traduction que je vous présente ici est la première qui ait été réalisée en français. On remarque la phraséologie assez particulière souvent retrouvée dans les « Écritures » des Livres Saints. Produire un texte cohérent et fidèle est particulièrement difficile, car cette construction n’est pas habituelle.


Sans vouloir produire une analyse fouillée, on remarquera que tout le chapitre induit la justification de l’œuvre de James J Strang : Le Prophète choisit pour la restauration de l’Évangile s’est perdu avec son peuple. Il est tué et remplacé par un autre qui guidera enfin les hommes sur le bon chemin !

Le lieu même où ces paroles seront révélées est indiqué de manière claire : la colline de promesse.


Nombreux sont les Guides des divers mouvements schismatiques mormons qui ont navigué sur les mêmes fondements de la révélation moderne. Beaucoup ont produit de nouveaux textes révélés transmis par des messagers, découverts sur des plaques ou d’autres supports. On ne peut théoriquement les blâmer sans remettre en question l’œuvre entière de Joseph Smith. C’est pourquoi il est si important de ne pas se laisser envoûter par des phénomènes troublants ou d’apparence divine.

L’étude sérieuse et inspirée doit guider notre recherche de la vérité. Elle doit certes rester en accord avec une certaine cohérence, une grande connaissance des écritures incontestées, mais aussi une recherche personnelle et dans la communion divine.


L’Église de Jésus Christ des Saint des Derniers Jours dite « originale » et connue sous le pseudonyme de « Strangite » affirme des dogmes qu’il nous faut regarder avec clarté d’esprit :


Ils ne croient pas en la divinité de Jésus-Christ

Ils ne croient pas au Libre Arbitre

Le Prophète est un « Roi », plutôt qu’un Président

Le Décalogue (les Dix Commandements) est sensiblement différent ; il ne contient que 9 commandements

Ils observent le Sabbat, le septième jour (samedi)

Les femmes peuvent être ordonnées à la Prêtrise

Ils croient dans le sacrifice d’animaux (mais ne le pratiquent plus aujourd’hui)



Frère Germain


Fac-Similé des Plaques de Voree


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