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Conciliare conantur scientiae et pietatis

Tentative de concilier science et religion.


Quand le naturaliste Charles Darwin exposa son ouvrage « De l’origine des espèces » en 1859, il divulgua les conclusions de ses recherches en révolutionnant la biologie. Sa théorie de l’évolution fut assez rapidement et unanimement acceptée par les savants, car elle s’appuyait sur des études scientifiques et des expérimentations faisant apparaître d’une façon unifiée, la diversité de la vie. Ce ne fut pas tout de suite le cas du principe de la sélection naturelle qui dut attendre 1930 pour être lui-même reconnu. Il représente cependant aujourd’hui la base de la compréhension globale de l’évolution, enseigné dans toutes les écoles.


Bien que Darwin mena ses recherches avec une grande rigueur scientifique dans un monde chrétien relativement hostile, il fut lui-même surpris par ses inspirations. Il est rapporté que torturé par ses découvertes qui induisaient des conséquences fondamentales sur les questionnements théologiques, il n’aurait pas été intimement convaincu par la véracité de ses hypothèses.


Même si les philosophes (Grecs notamment) avaient imaginé des principes et origines distants de ce qu’annonçait la Bible, la notion d’opposer le créationnisme à l’évolution ne s’était jamais imposée aussi fortement. La science apportait des éléments concrets qu’il fallait analyser objectivement.

C’est sans doute de cette époque que l’idée d’opposer la science à la religion a fait son apparition et a depuis provoqué la confrontation des scientifiques et des religieux dans des débats houleux. Depuis le milieu du XXe siècle, on note cependant des rapprochements de vue spectaculaires. Certains scientifiques sont de grands croyants et quelques-uns expliquent différencier les deux approches dans leur vie personnelle et leur vie professionnelle… Pendant que de nombreux responsables religieux se passionnent pour la science et admettent parfois considérer la création du monde comme une allégorie.


Si nous ne pouvons pas encore considérer une universalité de vue, les efforts pour trouver des consensus sont de plus en plus observés.

Il faut reconnaître que ni la science, ni la religion ne peuvent tout expliquer et que dans l’un ou l’autre parti apparaissent journellement pour les scientifiques, de nouvelles théories qui bouleversent les acquis antérieurs, et chez les religieux, des compréhensions s’éclairant à la lumière de nouvelles découvertes à l’intérieur de l’histoire judéo-chrétienne.

Il semble toutefois que presque tout le monde demeure confronté à des savoirs ou des croyances qui avantageusement ne se placent pas sur le même niveau de conviction. On observe en dehors de ces deux plans, tout un ensemble de disciplines qui artificiellement segmentent les approches. On peut noter évidemment la philosophie, mais aussi la mythologie, la cosmogonie (Ensembles de récits mythiques ou de conjectures scientifiques, cherchant à expliquer l'origine et l'évolution de l'univers), l’astrologie, les mythes et légendes, les confréries initiatiques, la science-fiction, le paranormal, le surnaturel, l’argnostisme, le structuralisme, le marxisme, l’humanisme libre-penseur (pélagianisme ou religion privée de grâce et dictée par le seul libre arbitre), le posthumanisme (transition du transhumanisme vers l’apport de biotechnologies dans le vivant), l’eugénisme (qui intervient sur le patrimoine génétique de l’espèce humaine)… et encore bien d’autres, sans oublier les religions non-monothéistes qui parfois expliquent l’homme de façon très originale :

Dans le zoroastrisme (600 av JC), nous découvrons le combat cosmique entre le bien et le mal, qui débouche sur la victoire du premier dans un nouvel univers, pacifié et sans notion de temps. Pour l’hindouisme et le bouddhisme, le cosmos n’a ni début ni fin, il présente des cycles de création et de destruction qui alternent régulièrement sur des durées de temps illimités.

Parler du commencement de l’Univers élargit encore plus intensément le débat, car si pour les Chrétiens orthodoxes (par opposition aux millénaristes), il n’a ni début, ni fin ; pour les scientifiques, il tient ses racines dans le Big-bang qui est à l’origine du cosmos.

On évalue ce démarrage de toutes choses à environ 14 milliard d’années.

Dans cette perspective, que âge devons-nous donner à l’homme ? La Bible parle de 6000 ans qui auraient suivis les 6 jours de la création (équivalence d’un jour pour mille ans).

Nous serions très loin des dates induites par les découvertes scientifiques. Les dernières font remonter l’apparition des premiers hommes à environ 4 millions d’années de nous (Little foot en Afrique du Sud), tandis que la Terre elle-même aurait environ 4.6 milliards d’années (on a daté un cristal de zircon découvert en Australie à 4.4 milliards d’années) Certains scientifiques pensent d’ailleurs que la vie est apparue environ 200 millions d’années après la création de la Terre.


Ces données sont inconciliables avec les âges annoncées par les croyants et avec l’émergence de l’homme, pour les uns spontanée, pour les autres, ayant suivi les règles incertaines de l’évolution. Ce qui est clair, c’est que sur un plan comme sur l’autre, manquent d’innombrables données, qui d’ailleurs évoluent continuellement depuis que l’on s’est intéressé au sujet.

Certaines des sciences (ou courants de pensée) que nous avons évoqué tout à l’heure, laissent entendre que l’homme ne serait pas issu de l’évolution, mais serait venu d’ailleurs, détenteur dès l’origine d’une structure sociale. Comme on n’a encore rien prouvé de façon absolue, tout est envisageable. La question fondamentale réside dans l’explication apportée par la religion : Elle énonce des faits historiques, sans nécessairement les relier à la croyance en Dieu. Il semble d’ailleurs régulièrement nous rappeler que cela n’a pas d’importance et que nous devons lui faire confiance : position derrière laquelle se retranchent un grand nombre de dénominations chrétiennes.


C’est sans compter sur l’insatiable besoin de répondre aux questions qui nous hantent depuis que nous pouvons raisonner : d’où venons-nous, pourquoi sommes-nous ici et où allons-nous après que notre corps sera retourné à la poussière ?

Faire confiance alimente que nous le voulions ou non, l’antagonisme que nous essayons de dissiper ici. Si ce dilemme ne nous empêche pas de simplement adorer ou servir Dieu – en espérant sa miséricorde – rien ne nous empêche de conforter notre foi par une compréhension élargie. Elle nous permettrait de répondre à une autre question… une fois que nous aurons résolu les trois premières : Avons-nous une destinée et quelle est-elle ?

La question fondamentale de la destinée de l’homme est inscrite au plus profond de sa pensée, qu’il soit scientifique ou religieux, qu’il l’admette ou non !

Le pouvoir de penser, de créer, d’évoluer est en soi si exceptionnel dans l’univers !

L’homme réalise qu’il est le seul à pouvoir le faire. Le cheval aussi intelligent qu’il soit ne pense pas à son avenir, ne construit pas de société évoluée et progressive. Il ne s’intéresse pas à sa destinée !

Si nous humains ne pouvons pas encore tout comprendre, nous avons par ce pouvoir de décision et de choix, une grande responsabilité. Une responsabilité envers nos semblables et envers tous les autres règnes de la création qui n’ont pas reçu cette prérogative (devrais-je dire, cette bénédiction ?).


C’est bien là le plus important : Un pouvoir induit une responsabilité !


Curieusement, ce n’est pas un ensemble de vérités rassemblées sous un seul et même tronc qui permet d’approcher d’une compréhension globale, mais un faisceau de vérités universelles, comprises ou détenues par d’innombrables courants humains.

Prenons l’exemple particulier de l’astrologie : Système de prédictions d’évènements humains en rapport avec la position de constellations, de planètes, d’étoiles fixes ou même de points fictifs.


Les constellations en particulier ne sont pas des groupes d’astres ou des galaxies placés en un point donné de l’espace, mais des étoiles disposées sur des plans différents et formant dans le ciel des formes proches d’animaux, de personnages ou de créatures mythiques.

Les scientifiques considèrent l’astrologie comme une pseudo-science ou une superstition dont l’origine très ancienne (Mésopotamie 4500 ans av JC) a été perpétuée par différentes civilisations. On peut remarquer que l’astrologie s’est toutefois constamment nourrie des découvertes de l’Astronomie, mais qu’elle est restée figée dans le temps par rapport à la position de ces fameuses constellations, si bien qu’elles ne correspondent plus forcément aujourd’hui à ce qui pouvait être observé autrefois – mais elle ne le conteste pas et se base même sur un ensemble de règles qui définissent et permettent de déclarer un passé et un avenir en fonction de ces emplacements.


On peut comprendre que cette pseudo-science reconnait d’une certaine façon l’influence des astres sur le caractère ou la destinée humaine d’un sujet, ce qui dans l’absolu n’est pas un contresens. En effet, les vents solaires, la Lune, les comètes, les éclipses même ont une influence sur notre planète – c’est assez naturellement que les anciens ont considéré que tous ces points étranges et lumineux dans le ciel pouvaient déterminer une partie de notre destinée et reflétaient la volonté des dieux. Cependant, les prophètes de la Bible ont désavoué cette influence, la trouvant concurrente des révélations divines.


On découvre ainsi comment une vérité naturelle a produit une déviation qui s’est organisée avec les siècles comme une science.


Il en est ainsi de tous les autres courants : la mythologie nous parle d’êtres étranges, de dieux, de héros ; les confréries initiatiques (par exemple les francs-maçons) préparent des élus parés de connaissances oubliées, admirent même l’œuvre d’un grand architecte de l’univers ; la science-fiction imagine la visite d’êtres venus d’autres planètes, la disparition de civilisations plus anciennes dont nous ne savons rien ou qui ont influencé les suivantes.

Est-il possible qu’avec le temps certaines de ces croyances aient pu être distillées en fonction des évènements et se soient perdues dans des origines oubliées, transformées et assimilées par les hommes ?


Il semble que la seule manière de concilier les convictions religieuses avec les observations scientifiques serait de considérer que tout ce qui existe suit les règles naturelles de la physique et de la chimie.

Ainsi la visite d’habitants d’autres planètes, même s’il est plus que probable qu’ils existent, pourrait difficilement être possible – en effet, en raison de l’éloignement des systèmes pouvant abriter des planètes habitables (plusieurs dizaines d’années lumière), il leur faudrait un temps, des moyens et des ressources infinis pour parvenir jusqu’à nous. Nous ne percevons aujourd’hui aucun système en mesure d’abriter la vie, atteignable ne serait-ce que durant le laps de temps d’une seule vie humaine.


Tous les phénomènes de la nature peuvent aujourd’hui être scientifiquement expliqués. Ce sont les quatre interactions fondamentales : gravitation, force électromagnétique, force nucléaire forte (qui assure la cohésion du noyau des étoiles) et force nucléaire faible (qui est responsable de la radioactivité).


Quel est l’élément de base de l’univers ? Sans la lumière, rien n’est possible. Si nous l’observons comme un rayonnement qui nous autorise à voir les choses, il s’agit en réalité d’une particule d’énergie. Certes sa masse est nulle car elle n’est pas constituée de matière, mais de photons. Tous les rayonnements lumineux sont par ailleurs des ondes électromagnétiques. Chaque photon se comporte comme une particule individuelle, de telle façon qu’on peut considérer chacun d’entre eux comme des individualités courant vers le même but.


Le seul mouvement religieux chrétien qui aujourd’hui donne dans le plan divin, un sens à la lumière, est le mormonisme.


La compréhension des écritures anciennes et nouvelles ainsi que la révélation moderne ont permis de donner une raison d’être à la lumière.

Quels sont les éléments chimiques les plus abondants dans le cosmos : l’hydrogène et l’hélium. Les 90 autres atomes sont des cendres de ces éléments. En se combinant, ils produisent la totalité de tous ceux que nous connaissons et rien ne peut se faire sans ces combinaisons. Même les magiciens modernes sont obligés de suivre les règles de l’univers. En découvrirons nous d’autres qui permettraient la manifestation de choses qui nous restent étranges ?

Dieu s’il existe pourrait-il s’en affranchir. Il est plus que probable qu’il les utilise à ses fins pour accomplir cette destinée que nous aimerions tellement comprendre. Comme disait Albert Einstein dans un aphorisme : « Dieu ne joue pas aux dés ! ».


Alors pourquoi parlons-nous de la lumière ? Parce que c’est la manifestation de l’intelligence qui créé et régit toutes choses afin que le monde existe.

Supposons que Dieu possède tous les pouvoirs, y compris celui de créer des galaxies, des étoiles et des planètes, comme nous le rapporte la Genèse. Quelles forces va-t-il utiliser alors que la science qui permet tout, est à sa portée ?

Comment va-t-il établir l’homme (d’ailleurs à son image) Comment va-t-il insuffler la vie dans la poussière qu’il a rassemblé, organisant les atomes afin de leur donner la forme et le mouvement ?

Peut-il enfin créer l’esprit ? D’où tirerait-il l’énergie qui le constitue ?... de l’intelligence universelle…cela ne vous paraît-il pas évident : de la lumière donc !


Alors pourquoi nous semble-t-il que la religion est si ringarde, si construite de paraboles, de rites et de secrets… ce qui l’éloigne tellement de la science ?

Les scientifiques s’interrogent sur la finalité de l’univers tandis que les religieux semblent ne se concentrer que sur l’homme – Mais les deux sont liés… éternellement, car les scientifiques en sont certains aujourd’hui, l’univers n’aura pas de fin !


Certes quelques-uns se demandent ce qui arrivera quand tout l’hydrogène de notre Univers sera consommé et que les mondes froids et noirs flotteront dans un vide sidéral toujours en expansion ? Est-ce que de ce vide s’allumeront des étincelles qui produiront de nouveaux Big bangs (notion d’ailleurs inventée par un prêtre astrophysicien belge qui se nommait Gorges Lemaître et qui découvrit le principe du Big bang conjointement avec le Russe Alexandre Friedmann) ?


Ce qui est certain, c’est qu’il existe une règle immuable qui demeure inscrite dans le comportement des choses (un peu comme l’instinct des animaux ou la force qui nous pousse à respirer). La progression de l’homme est régie par ces mêmes et immuables lois : La création d’un monde, l’organisation des entités intelligentes en humains organisés, la chute, le rachat et l’exaltation. Tout ceci afin de réaliser l’émergence de nouveaux architectes pour régir les innombrables mondes qui sans fin de jours et de siècles poursuivront la ronde de la création et de son expansion.


Frère Germain

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