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La Révélation à travers le temps, à la lumière de son interprétation par les Mormons Fondamentaliste

Dans la plupart des religions sont apparus des schismes ou des réformes. Elles ont parfois été dues à des querelles de succession, de transmission de l’autorité ou a des interprétations alternatives. Mais les plus durables ont eu pour mobile, l’éloignement d’une règle originelle. Les religions révélées d’un Dieu-providence ont dévoilé un Créateur qui « parle » à l’homme ; de ce fait les premiers dirigeants ou ceux qui ont reçu de leur part une forme d’autorité ont institué, souvent de façon révélée, une structure, une organisation, une Église, avec un crédo, des règles, une liturgie, des positions précises face à des situations données, enfin des attitudes dans les structures qui gèrent le comportement humain.


Ces églises « originelles » ont toutes évolué face à de nouvelles questions, et souvent à des persécutions. Elles ont parfois dû s’acclimater ou répondre à des exigences étatiques pour poursuivre leur expansion. En trois mots, elles ont toujours dû aménager, mettre en sourdine ou renoncer à certaines de leurs pratiques ou croyances. C’est un fait universel.


De la même façon, les schismes se sont souvent aussi adaptés et parfois radicalisés afin de poursuivre certaines pratiques controversées.


D’une façon générale, on considère que le judaïsme, le christianisme et l’Islam font partie intégrante de ces rites révélés, mais on oublie parfois certaines pratiques anciennes comme le culte d’Isis et d’Osiris dans l’ancienne Égypte, qui suivait le même schéma avec en perspective, la vie éternelle.


On peut donc y associer certaines religions relativement modernes, toutes croyances confondues, qui font référence à une manifestation divine, qu’elle vienne de Dieu lui-même ou de ses messagers.


Dans le cas particulier du Christianisme, certaines de ces religions révélées, du Bahaïsme au Mormonisme en passant par de nombreux mouvements satellites (dans le sens où elles n’ont parfois plus rien à voir avec le message du Christ, comme les Raéliens), ont suivi le même processus d’organisation originelle, également dévoyé et finalement suivi de Réformes.


Ainsi pour le Mormonisme, on a pu observer très vite après la mort du Prophète Joseph Smith, de nombreuses scissions, pour la plus grande part, motivées par des questions de succession. L’Église majoritaire (Église de Jésus-Christ des Saints des Deniers Jours) a su avantageusement se démarquer en suivant une règle commune aux religions du Livre, celle de la transmission de l’autorité. La chaîne de direction centrée sur des collèges a su poursuivre la prééminence de la prêtrise et constituer jusqu’à nos jours, une continuité ininterrompue d’autorité. (A ce sujet, toutes les périodes d’errements avaient perdu ou dévoyé cette chaîne autrefois). Cette question reste essentielle et fait l’objet de discussions et d’oppositions parfois sanglantes dans l’histoire.


L’Église Catholique base par exemple cette chaîne continue d’autorité sur certains mots du Christ, qui en réponse à une question de Pierre l’apôtre, déclara : « …Et moi je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16 :18). Prétextant que les fondements de l’Église se trouvaient dorénavant basés sur sa personne, sa prêtrise et sa fonction d’Apôtre.


L’interprétation de cet évènement est toutefois largement contestée par d’autres Chrétiens qui en lisant les versets précédents apportent un autre éclairage.


En effet, les Apôtres réunis autour du Jésus alors qu’ils venaient d’entrer dans le territoire de Césarée de Philippe furent questionnés par le Sauveur sur ce qui leur faisait penser qu’il était le Christ. «… Qui dit-on que je suis, moi le fils de l’homme ? » Certains évoquèrent des réponses entendues parmi le peuple, le qualifiant de Jean-Baptiste, d’Elie, de Jérémie ou de l’un des autres prophètes. Mais il insista, leur demandant : «…Mais vous, qui dîtes-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant. Jésus reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux Simon, fils de Jonas (Pierre) ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’on révélé cela, mais c’est mon père qui est dans les cieux » (Matthieu 16 : 13 à 15).

Ainsi donc, de quoi parle le Seigneur ? : Du principe de Révélation ! De ce principe qui permet une communication directe entre la divinité et sa création. « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée » (Jacques 1:5).

Les Apôtres enseignés par le Christ avaient les mêmes droits et les mêmes prérogatives. Dieu donne à tous, il éclaire et il guide les hommes. Lui demander avec un cœur pur si son fils est le Christ ne pouvait qu’engager une réponse claire.


La réponse fait partie du principe de Révélation. La Révélation explique ou guide. Elle n’est jamais rompue. Elle ne l’a pas été longtemps après la résurrection de Jésus. Jean le Révélateur les reçu claires et complexes, probablement entre 86 et 96 après Jésus Christ.


Qui pourrait raisonnablement prétendre que la Révélation a cessé après la résurrection du Christ, alors qu’il avait établi son Église sur ce principe !

«… Tu es Pierre (l’Apôtre) et sur cette pierre (la Révélation), je bâtirai mon Église ! ».


Quand on regarde l’histoire de cette jeune Église Chrétienne et que l’on voit les difficultés dans lesquelles elle a dû se développer, on observe ces aménagements qu’elle a eu besoin de mettre en place, non pas sans une concertation s’appuyant sur les écritures. Mais les conflits d’intérêt et de pouvoir ont là comme ailleurs divisé les croyants. Les nouvelles questions qui ne trouvaient pas de réponse dans le Canon étaient traitées par le meilleur bon sens, comme par l’interprétation. La liturgie était créée de toutes pièces selon l’expérience d’autres pratiques ou aménagée pour fidéliser le croyant dans une cérémonie, des vêtements sacerdotaux, des sacrements, un dogme, parfois justes, parfois laissés à l’interprétation des sages. L’autorité perdait sa chaîne de transmission en favorisant les avantages au mérite.

Où était la Révélation dans ce processus ?


Plus tard, afin de ne pas « gâcher » une expansion assurée, elle a su s’adapter dans le virage de la transformation en « religion d’état ». De nombreux mouvements issus du Christianisme ont appelé cela l’Apostasie !


L’Église mormone originelle, bien que n’étant pas frappée par la perte de la prêtrise restaurée, avec une histoire bien plus courte de 185 ans, se retrouvait dans le même dilemme ! Enseigner la vérité, fût-elle dure à entendre et à vivre, ou autoriser des aménagements propres à permettre son expansion dans le monde.


La Révélation continue depuis le rétablissement de l’Évangile avait pourtant clarifié tant de doutes et d’errements. Elle avait affirmé des principes (dogmes) précis et corroborés par les écritures (anciennes et nouvelles Révélations). Dieu parlait à nouveau à ses Prophètes et promettait de ne jamais plus cesser de le faire. Chaque homme bénéficiait à nouveau de cette bénédiction, ouvrant plus encore la promesse transmise par Jacques.

Comment dans ces conditions vivre encore ces hasardeux chemins qui avaient altéré l’Église originelle du Christ ?


Perdurer et s’étendre ou s’affirmer pour disparaître, le choix restait délicat !

La révélation pourtant au travers des âges avait toujours affirmé : « Va et ne crains point ! ».


Sans exception cependant, certaines pratiques de la religion du Christ, rétablies par la Révélation étaient progressivement « mises en sommeil » Par des « déclarations officielles de la première Présidence » et non par Révélation de Dieu !


Cette Révélation avait élargie la compréhension du Plan de Dieu en montrant la nature éternelle de la création, reliant les générations les unes aux autres, liant chaque être à son Père Céleste. Elle avait expliqué l’histoire des hommes et les errements qui avaient conduit certains peuples à être mis à l’épreuve. Les Israélites après avoir adoré le veau d’or ou rejeté le Sauveur en étaient le plus grand exemple. Mais aussi les descendants de la tribu de Cham sur qui Dieu avait placé un signe de reconnaissance et qui devait longtemps les écarter de certaines bénédictions : Ils n’avaient pas accès à la prêtrise. Une déclaration officielle pouvait-elle lever l’interdiction, sans enlever le signe de reconnaissance ? Seule une Révélation, dans la puissance et la force de Dieu l’aurait pu ! A ce sujet, on peut remarquer que la 2ème Déclaration Officielle du 30 septembre 1978 rétablissant l'accès à la prêtrise pour tous les membres dignes masculins de quelque origine ou couleur de peau, cite 5 fois le mot « Révélation ». Cette déclaration de la Première Présidence sur la demande du prophète de l'époque Spencer W. Kimball, demandait une « motion » et donc l'accord des frères assemblés pour l'entendre. Elle fut votée à l'unanimité. Mais n'est-ce pas surprenant d'avoir à demander l'accord de tous ? Si le seigneur commande, nous devrions obéir. Nous sommes quelques uns à penser que cette procédure sous-entend donc, une décision proposée par le besoin du moment, comme l'arrêt de la polygamie avait été ordonné pour ne pas voir finalement l'Église proprement et simplement dissoute par les autorités et les dirigeants jetés en prison.


Cette déclaration n'était-elle pas un désir d’ouvrir plus largement l’Évangile à certaines contrées éloignées et difficile à convaincre, sans leur offrir les mêmes prérogatives ?


Ce n’était en tout cas pas par commandement !


Dieu, dans son Plan de Salut a défini la place de chacun et a révélé certaines précisions concernant l’appel et le sacerdoce de nos grands personnages. Ces précisions sont à la base de la croyance particulière de la trinité et diffère significativement du dogme entre-autres des Catholiques. Ce sont des Révélations qui nous ont instruits sur la nature de Dieu, de Christ et du Saint Esprit, nous rapprochant d’une relation plus personnelle et tangible. La notion d’un Dieu ayant été homme et d’hommes pouvant devenir Dieu est une doctrine qui a souvent créé la distance entre les Chrétiens des différentes confessions. Pourtant, cette notion fondamentale reste bien enseignée, conservant sa place dans les fondements du rétablissement de l’Évangile.


Si elle reste un frein, ne serait-ce qu’au rapprochement voulu par l’Œcuménisme, elle demeure une valeur et une vérité enseignée et défendue. Sortir de cet enseignement reviendrait à vendre son âme à l’obscurantisme et n’est certes pas envisageable. Pourtant, certains prophètes dont l’un des plus importants du Mormonisme, Brigham Young ont enseigné des principes issus de Révélations qui ont par la suite été occultés. Utilisant parfois des méthodes hasardeuses et pratiquement mensongères par d’autres Apôtres (Mark Petersen en 1976). Il changea d’ailleurs son argumentation en 1979. Une tentative d’explication apparue un peu plus tard par la déclaration d’Hugh Nibley. D’autres déclarations suivirent par une lettre de l’Apôtre Bruce Mc Conkie au Professeur à l’Université Brigham Young, Eugène England puis par la plume de F. Michel Watson, secrétaire d’Ezra Taft Benson en 1989 à un membre.


Cet enseignement fut pourtant prodigué par Brigham Young pendant plus de 40 ans, lors de sa présidence et ne laissa planer aucun doute quand à l’origine divine de ce principe. Il s’agit de ce que certains appellent « La doctrine d’Adam-Dieu ».


Elle fut publiée à plusieurs reprises dans des organes officiels de l’Église (Journal of Discourses, vol.1, page 50 & Millenial Star, vol.15, pages 679 et 801 puis Deseret News, 18 juin 1873).


Peut-on raisonnablement rejeter l’enseignement d’un Prophète de Dieu, Voyant et révélateur ?


Quelle est cette doctrine Révélée à Brigham Young :


« Maintenant écoutez ceci, o habitants de la terre, juif et gentil, saint et pécheur ! Quand notre Père Adam vint dans le jardin d’Éden, il y vint avec un corps céleste et il prit Ève, une de ses épouses. Il aida à créer et organiser ce monde. Il est Michel l’archange, l’ancien des jours, de qui les saints hommes ont écrit et parlé. Il est notre Père et notre Dieu et le seul Dieu avec qui nous ayons affaire ».


Selon cette notion, Adam est l’incarnation de Dieu le père, qui est le Dieu de cette terre et notre Père. Celui que nous appelons le père de l’humanité.


Aussi dérangeante soit-elle, elle n’est pas fondamentalement erronée au regard de notre relation avec Dieu et mérite certes d’être approfondie.


Seulement Adam-Dieu, c’en était trop pour les Chrétiens dits orthodoxes et demeurait un immense frein à la reconnaissance du Mormonisme comme une religion Chrétienne.


Bien d’autres choses ont été abandonnées, comme l’instauration de Sion défendue par Joseph Smith, avec la construction du temple de la Nouvelle Jérusalem à Indépendence dans le Missouri. La disparition du prophète, les attaques contre l’Église ont contraint celle-ci à émigrer vers l’Ouest où elle s’est définitivement installée en Utah. Les plans existaient, le terrain fut acheté par une Église dissidente (l’Église du Christ, Temple lot).


Était-ce une Révélation ? Certes ! Reçue par l’instrument de la Restauration lui-même !


«1 Révélation de Jésus-Christ à son serviteur Joseph Smith, fils, et à six anciens, tandis qu’ils unissaient leurs cœurs et élevaient la voix aux cieux.

2 Oui, parole du Seigneur concernant son Église établie dans les derniers jours pour le rétablissement de son peuple, comme il l’a dit par la bouche de ses prophètes, et pour le rassemblement de ses saints, qui se tiendront sur la montagne de Sion, laquelle sera la ville de la nouvelle Jérusalem.

3 Laquelle ville sera bâtie, en commençant par l’emplacement du temple, lequel est désigné par le doigt du Seigneur, sur les régions frontières occidentales de l’État du Missouri, et consacré par la main de Joseph Smith, fils, et d’autres en qui le Seigneur se complaisait.

4 En vérité, telle est la parole du Seigneur : La ville de la nouvelle Jérusalem sera bâtie par le rassemblement des saints, en commençant par ce lieu, c’est-à-dire le lieu du temple, lequel temple sera édifié dans cette génération ».

(Doctrines & Alliances 84 : 1 à 4)


Remarquons : « le temple sera édifié dans cette génération ! »


Que dire de la Loi de Consécration, de l’Ordre Uni ?


Une forme de « communisme » Mormon qui cherchait à unifier la répartition des richesses, des talents et du temps entre tous les membres. Tous œuvraient dans une même communauté, chacun recevait selon ses besoins. (Doctrines & Alliances 42 : 30-35, et d’autres nombreuses citations dans toutes les écritures).


Quel était le but final : Édifier le Royaume de Dieu !


En février 1831, quand Joseph Smith à Kirtland, Ohio révéla ce dogme, il ajouta : « Nous devons commencer à vivre la loi de Consécration ! ».


Où en est-on ?


Cette notion importante préfigurait un objectif fondamental du Christianisme et du Mormonisme : La Théo-démocratie ! Le gouvernement global et équilibré de Dieu sur la terre. Certes un tel projet ne pouvait s’imaginer dans un temps raisonnablement satisfaisant, mais quels sont les actions concrètes qui aujourd’hui tendent vers ce véritable « Royaume de Dieu sur la Terre » ?


Oui, des tentatives, pour certaines réussies, de participation à certains Gouvernements. L’élection de membres de l’Église à des postes de responsabilité des Nations. L’objectif final demeure en sourdine, afin de ne pas effrayer !


Vivons-nous ainsi notre religion ?


La modification des écritures qui a eu lieu dans l’Église majoritaire doit être pointée du doigt ! L’édition originale du Livre de Mormon de 1830 présente exactement 3913 différences avec une édition moderne. Certes, les nombreuses versions de la Bible elle-même, vont jusqu’à en dénombrer 24 000. Est-ce que cela est un frein à la compréhension de l’Évangile ? Parfois, mais pas fondamentalement. Il s’agit souvent de meilleures tournures de phrases plus compréhensibles ou l’utilisation de mots qui ont un sens plus précis. La traduction de textes anciens restant complexe.


L’analyse globale du phénomène est l’objet d’études depuis des siècles et compte des millions de pages. Encore une fois, la Révélation est là pour nous inspirer la meilleure compréhension du texte. Et puis, dans l’Église Mormone, l’enseignement dispensé est généralement cohérent.


Il n’en demeure pas moins que des textes sont manquants (les plaques perdues) et que des changements significatifs sont intervenus dans les Doctrines & Alliances. Ils sont le plus souvent présentés comme « nécessaires pour une meilleure compréhension » – mais cette analyse qui mériterait une étude à elle toute seule, ne peut être développée ici. Le principe de la juste doctrine nécessite cependant une information réellement approfondie envers les membres, qui n’existe pas ou n’est pas diffusée.


Il est un exemple particulier : ce que les Mormons appellent « La parole de Sagesse ». Un article des Doctrines & Alliances énonce parfaitement ce sujet :


« 1 Parole de Sagesse au profit du conseil des grands prêtres assemblés à Kirtland, de l’Église et aussi des saints de Sion

2 pour être envoyée avec salutations ; non par commandement ou par contrainte, mais par révélation et parole de sagesse, montrant l’ordre et la volonté de Dieu dans le salut temporel de tous les saints dans les derniers jours ;

3 donnée comme principe accompagné d’une promesse, adaptée à la capacité des faibles et des plus faibles de tous les saints, qui sont ou peuvent être appelés saints.

4 Voici, en vérité, ainsi vous dit le Seigneur : En conséquence des mauvaises intentions et des desseins qui existent et existeront dans les derniers jours dans le cœur des conspirateurs, je vous ai avertis et je vous préviens en vous donnant par révélation cette parole de sagesse :

5 Lorsque quelqu’un parmi vous boit du vin ou des boissons fortes, voici, ce n’est pas bien ni convenable aux yeux de votre Père, excepté lorsque vous vous assemblez pour offrir vos sacrements devant lui.

6 Et voici, ce doit être du vin, oui, du vin pur des raisins de la vigne, fabriqué par vous-mêmes.

7 Et de plus, les boissons fortes ne sont pas pour le ventre, mais pour vous laver le corps.

8 Et de plus, le tabac n’est ni pour le corps, ni pour le ventre, et n’est pas bon pour l’homme, mais c’est une herbe pour les contusions et le bétail malade, dont il faut user avec sagesse et savoir-faire.

9 Et de plus, les boissons brûlantes ne sont ni pour le corps, ni pour le ventre.

10 Et de plus, en vérité, je vous le dis, toutes les herbes salutaires ont été prévues par Dieu pour la constitution, la nature et l’usage de l’homme,

11 chaque herbe en sa saison et chaque fruit en sa saison ; tous ceux-ci doivent être utilisés avec prudence et actions de grâces.

12 Oui, moi, le Seigneur, j’ai aussi prévu la chair des bêtes et des oiseaux du ciel pour l’usage de l’homme avec actions de grâces ; toutefois, il faut en user avec économie.

13 Et il m’est agréable que l’on n’en use qu’en période d’hiver, ou de froid, ou de famine.

14 Tout grain est prévu pour l’usage de l’homme et des bêtes, pour être le soutien de la vie, non seulement pour l’homme, mais pour les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, et tous les animaux sauvages qui courent ou rampent sur la terre ;

15 et Dieu a fait ceux-ci pour l’usage de l’homme, seulement en temps de famine et de faim excessive.

16 Tout grain est bon pour la nourriture de l’homme, de même que le fruit de la vigne ; ce qui donne des fruits, soit dans le sol, soit au-dessus du sol ;

17 néanmoins, le blé pour l’homme, le maïs pour le bœuf, l’avoine pour le cheval, le seigle pour la volaille et les pourceaux et pour toutes les bêtes des champs, et l’orge pour tous les animaux utiles, et pour des boissons légères, de même que d’autres grains.

18 Et tous les saints qui se souviennent de garder et de pratiquer ces paroles, marchant dans l’obéissance aux commandements, recevront la santé en leur nombril et de la moelle pour leurs os.

19 Et ils trouveront de la sagesse et de grands trésors de connaissance, oui, des trésors cachés ;

20 et ils courront et ne se fatigueront pas, et ils marcheront et ne faibliront pas.

21 Et moi, le Seigneur, je leur fais la promesse que l’ange destructeur passera à côté d’eux, comme pour les enfants d’Israël, et ne les frappera pas. Amen. » (D & A 89)


Cette magnifique Révélation est un trésor pour l’homme, elle établit enfin clairement un Code de Santé. Il est très largement pratiqué et respecté par les Saints des Derniers Jours (Mormons) avec plaisir et certainement Actions de grâces. Or, l’Église majoritaire définit ce code de santé et de respect, littéralement comme un « Commandement ». Il n’est pas permis à un membre qui ne respecte pas les points essentiels touchant à l’alcool, au café et au tabac, de se rendre au Temple, de recevoir la Prêtrise ou d’être appelé à un poste de responsabilité dans l’Église.


Certes, elle déploie une assistance, des aides, un conseil bienveillant, des bénédictions même, pour aider les membres à se purifier, mais, le texte le précise :


« …pour être envoyée avec salutations ; non par commandement ou par contrainte, mais par révélation et parole de sagesse ».

Il y a incontestablement une contradiction dans la pratique qui n’est pas expliquée, excepté par une référence à un certain nombre d’autres écritures bibliques qui annoncent : « Le corps est le temple de Dieu ! ».


Aborder la question des sous-vêtements du Temple nous amènera pour conclure à l’évocation de certains rites pratiqués dans la maison de Dieu qui ont aussi évolué dans le temps. Nous ne pourrons critiquer l’usage des moyens vidéo pour les éclairer ou les simplifier, mais nous questionner sur la procédure complète qui s’est véritablement transformée dans le temps.


Ces vêtements sacrés devaient nous rappeler l’alliance réalisée avec le Seigneur et restent empreints des sacrements qui y sont rattachés. Ils sont surtout une protection contre certaines agressions du Monde qui cherchent à éloigner les membres de la Foi. Ils n’ont ainsi fondamentalement rien de secret, mais plutôt, véritablement du sacré. Porter de tels sous-vêtements, doit encourager les membres qui ont réalisé leurs dotations, à se souvenir que le corps est aussi le temple de Dieu, qu’il doit être respecté et couvert convenablement. Cela n’a rien d’une brimade, c’est au contraire un soutien du Seigneur.


Afin d’atteindre cet objectif, ces sous-vêtements avaient originellement une certaine forme et se présentaient en une seule pièce (certes inconfortable). Le monde moderne proposant plus de liberté de mouvement, leur coupe et composition aujourd’hui ne demeurent plus qu’un symbole et nous éloignent malheureusement de leur finalité.


Avec le Temple, il est question du mariage éternel et aussi du mariage plural.

Ce point délicat entre tous mérite un approfondissement et nous renvoie à nombre de rites, de croyances et de bénédictions disparues.


L’Église majoritaire qui vénère ses premiers prophètes, occulte cependant certains de leurs enseignements et de leurs pratiques. Quand on parle aujourd’hui du prophète Joseph Smith, on a plaisir à l’associer seulement à son épouse Emma, qui reste un exemple de soutien et de spiritualité. Brigham Young lui-même est élevé au rang de véritable « chef » du peuple Mormon. On connait sa grande histoire, mais on évoque rarement sa vie privée – Pourquoi ?


Joseph Smith eu dans ses dernières années, jusqu’à 27 épouses, quand à Brigham Young, on lui en compte le même nombre. A cette époque entre 3 et 5% des membres étaient polygames. Avions-nous affaire à une sorte de rites sexuels infâmants ? La très grande opposition et incompréhension du Monde et surtout des dirigeants américains de l’époque finit par sonner le glas de cette pratique à partir de 1889.


Avions-nous affaire à une déviation du Christianisme ?


Revenons sur certains points de l’histoire des hommes de Dieu :

En réalité la loi est simple et complexe à la foi – Le seigneur nous commande d’être monogame (Jacob 2 : 27-30), sauf quand il en décide autrement. Ce fut le cas dans les temps archaïques avec nombre de Prophètes et de Rois de l’ancien testament. Par exemple, David, Abraham, Salomon étaient polygames. Étaient-ils rejetés par Dieu pour cela, Non ! Au contraire, on connaît la dispersion des tribus qui eurent lieu après Abraham à qui on avait promis comme à Adam : « tu te multiplieras et rempliras la terre ! ».


On se reporte souvent à quelques bribes d’écritures semblant parfois prêcher la monogamie, à d’autres moments encourager la polygamie, sans que de réelles raisons soient avancées dans ce dernier cas. L’objet n’est pas de comprendre pourquoi cela est ainsi, mais si le Seigneur l’a ordonné aux premiers Prophètes du christianisme-mormon.


Les écritures sur ce sujet sont nombreuses dans la révélation moderne et nullement contestées par le Canon de l’Église majoritaire. On parle des écritures ! Pourtant, la pratique qui n’était conseillée que dans les cas qui la rendait possible s’est toujours limitée à peu de membres. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tradition nécessitait une grande pureté d’âme et une absence totale de perversité.

Elle restait liée aux sacrements du Temple où ces mariages pluraux étaient nécessairement pratiqués et préfiguraient les lois de partage et de communauté.


L’opposition violente contraint les dirigeants à abandonner cette observance qui exista chez les premiers présidents. Le 4ème : Wilford Woodruff y mis fin. De nombreuses interventions de la première présidence réaffirmèrent ce fait. En 2006, à la suite de la diffusion d’une série télévisée montrant une pratique actuelle de la polygamie, elle réaffirma sa distance avec le mariage plural, punissant d’excommunication tout membre le vivant.


N’y a-t-il pas incompatibilité entre une loi de Dieu et la position opposée de son Église ? Est-ce une mise en conformité avec une autre loi, celle des hommes ?

Chacun est appelé à réfléchir sur ce point et devrait agir en accord avec sa conscience et ce que Dieu commande par moments.


La question n’est pas de dire, la Polygamie devrait être pratiquée dans l’Église. C’est effectivement la position de l’Église fondamentaliste qui a poursuivi cette observance après l’abandon de l’Église majoritaire et qui semble baser au moins en partie, sa foi sur la seule importance de cette pratique.

La question est de dire : Si le Seigneur l’ordonne, que je le comprends et que je peux le pratiquer en toute sérénité, rien ne devrait pourvoir l’empêcher, excepté la loi de mon pays.


Cette mise en conformité avec les lois des hommes demeure un recul par rapport à la foi. L’Église devrait avoir évité l’hypocrisie en expliquant sa position de façon documentée, mais sans punir d’excommunication les membres pratiquant le « mariage plural » (qui n’a pas la même connotation que le « mariage polygame »). Elle aurait pu mettre en place des méthodes progressives permettant de revenir à une situation proprement monogame, conforme aux lois des États de culture Chrétienne, ce qui aurait évité le schisme et l’incompréhension.


L’Église Catholique elle-même reconnait que la polygamie a été autorisée dans les temps Bibliques, même si Dieu en créant Adam et Ève déclara : «… C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Genèse 2 :24). Les trois religions basées sur la Bible, conviennent que le mariage est plus qu’un simple contrat légal. La Bible compare souvent la relation entre le mari et la femme à la relation entre Dieu et Israël. Cette définition est consacrée par le mot « Alliance ». Les Mormons qui établissent un mariage « éternel » sont sans doute les plus avancés dans la démonstration de cette relation particulière.


Dans les premiers moments de l’Église originelle, Tertullien Théologien et Père de l’Église (150-220 Ap.JC) déclarait :


« Nous n'interdisons pas en effet l'union de l'homme et de la femme, bénie par Dieu comme le séminaire de la race humaine et conçue pour le peuplement de la terre et la prestation du monde et donc permis, cependant avec un seul. Car Adam était l’unique mari d’Ève et Ève était son unique épouse, une femme, une côte. Nous admettons que parmi nos ancêtres et parmi les patriarches eux-mêmes, c'était légal non seulement de se marier, mais même d’avoir de multiples femmes [plurifariam matrimoniis]. Il y avait des concubines aussi, [à cette époque]. ». (ANF, Vol, IV: Tertullian, IV, To His Wife, Bk. I chapter II pp. 39-40).


Le débat ne se situe donc plus au niveau de la règle divine, mais sur celui de l’acceptation humaine. La question ne peut être réglée par des interdits ou des tolérances, mais par la compréhension du plan de Dieu.


C’est Luc qui en conclusion nous interpelle : « Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18 :8).


Frère Germain

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