top of page

Le Temple, maison de Dieu

Dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, le Temple tient une place aussi importante que sacrée. C’est en effet l’endroit consacré où se produisent un certain nombre de rites associés au principe du Plan d’Exaltation. La plupart des églises Mormones réorganisées, dissidentes, réformées ou fondamentalistes affichent les mêmes croyances à divers degrés de différences et possèdent même parfois leurs propres Temples.


Ce sont des Révélations modernes (Doctrine & Alliances 109) ou le Livre d’Abraham, dans la Perle de Grand Prix, toutes deux écritures modernes (pour la plupart des Mormons, à certaines exceptions particulières), qui annoncent : « …Établissez une maison qui sera une maison de prière, une maison de jeûne, une maison de foi, une maison de connaissance, une maison de gloire, une maison d’ordre, une maison de Dieu » (D&A 109:8). La sacralité de ce lieu est encore affirmée : « Et que tous ceux qui passeront le seuil de la maison du Seigneur sentent ta puissance et se sentent contraints de reconnaître que tu l’as sanctifiée et qu’elle est ta maison, lieu de sainteté » (D&A 109:13).


Ce lieu est donc un tabernacle, comme l’était le Temple de Salomon pour les Juifs. Il s’y pratique des Alliances et des Ordonnances réservées aux fidèles les plus dignes. Robert D. Hales, un Apôtre, les comparaît à des universités de connaissance et de sagesse au sujet de la création du monde.


C’est cette fonction « sanctifiée » qui protège ses Sacrements et ses Ordonnances pour les réserver à ceux qui sont prêts à faire alliance avec le Seigneur. Les vivants y reçoivent donc leur « Dotation », elle pourrait se comparer à un rite d’initiation et de promesse qui comme tous les contrats, engage deux partis. Un certain nombre de points y sont établis dans la confiance et la confidentialité. Ce sont ainsi ces deux valeurs « sacralité et confidentialité » qui semblent couvrir ce lieu de lourds secrets. Mais parce qu’un proche a acheté un bien par contrat, trouveriez vous naturel ou nécessaire d’en vérifier vous, toutes les clauses ?


Le Temple est une maison à l’abri des problèmes du monde, pour se consacrer exclusivement aux questions spirituelles. Au début de l’Église, alors que tout était à faire et qu’il n’y avait pas encore de lieux bâtis lui appartenant, certaines ordonnances se pratiquaient dans un endroit qui avait été « consacré » pour la circonstance, ou dans la maison des dotations, utilisée pendant la construction du Temple de Salt Lake City.


Les vivants peuvent ainsi contracter dans le Temple, un mariage « devant le Seigneur » qui a une valeur éternelle et lourde de sens pour le couple et tous les enfants qui viendront à naître. Mais sa fonction ne se limite pas à ceux là uniquement, mais aussi pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, aux personnes décédées n’ayant pas eu l’occasion de le faire pour elles-mêmes. Ainsi donc, pour les morts, on y pratique par procuration, des baptêmes, des ordinations, des dotations et des scellements des époux et enfants.

Chez les Mormons majoritaires, il existe des Temples un peu partout dans le monde et à notre époque, il s’en construit près d’un nouveau par mois. Plus de 144 d’entre eux sont aujourd’hui en service. Quelques autres appartiennent à des groupes fondamentalistes.


L’objet de cette étude, n’est pas de montrer les différences de croyances entre l’Église majoritaire et les fondamentalistes sur les ordonnances elles-mêmes, mais sur leur évolution dans le temps. En effet, la révélation qui a institué l’utilité des Temples n’a jamais été contredite par des injonctions divines ultérieures. Elles auraient sans doute alors été consignées dans les Doctrine & Alliances. On devrait ainsi attendre de l’Église majoritaire qu’elle applique les instructions données par Joseph Smith à la lettre. Ce n’est pas le cas !


Parmi les reproches qui sont souvent avancés concernant le rite des Ordonnances, une similitude aux pratiques des Francs-Maçons dans leurs propres Temples est pointée du doigt. En effet le rite initiatique de cette « confrérie » fait référence à « un secret maçonnique ». Elle se dit détentrice de connaissances remontant au Temple de Salomon, incluant un « art de bâtir » que l’on a pu voir à l’œuvre dans la construction des Cathédrales. En prodiguant un enseignement ésotérique progressif qui utilise des symboles et des rituels, elle entend travailler au progrès de l’humanité. En ne faisant obstacle à aucune confession ou horizon social, elle se présente volontiers comme non-religieuse, non-politique, charitable et fraternelle.


Ses rites, d’ailleurs assez divers selon les Obédiences, font appels à des signes, à des gestes, à des promesses que l’on dit retrouver dans le rite Mormon.

Joseph Smith, lui qui est soupçonné d’avoir tout inventé, aurait-il puisé dans ce fond, la base du rituel du Temple ?


Depuis des décennies, de nombreux opposants au Mormonisme ont dévoilé dans des livres, des pamphlets et des discours, le rite Mormon au complet, si bien qu’il est possible d’en connaître tous les détails. Personnellement je m’oppose à cette pratique, qui est davantage destinée à dénigrer qu’à informer. Car je respecte profondément les idées, les rites et les célébrations de tous ceux qui le font dans le respect de l’être humain. Les Mormons ont le droit de penser que certaines choses sont sacrées et La Liberté d’Expression qui souvent va au-delà de ses prérogatives, se doit de les respecter.


On peut ainsi constater qu’en effet, certaines choses liées aux vêtements, aux signes ou aux promesses sont assez proches. Cependant il a été rapporté par certains observateurs que le rite enseigné dans l’Église par Révélation est plus complet et plus juste que celui rapporté par les Francs-Maçons, déformé par le temps depuis le Temple de Salomon. Voir : http://www.idumea.org/etudes/Critiques/Macons_inspiration.htm

Un excellent texte de Michael T. Griffith (en français) qui examine des éléments historiques liés aux techniques d’emprunt ou de pratique corrompue. Cette approche a le mérite de mettre en lumière un élément prépondérant dans les rites d’initiation aux lois et aux promesses de Dieu : Ces similitudes en prouvent l’origine divine !


Joseph Smith était en effet Franc-Maçon, ce sont eux-mêmes qui le disent (cf Jean-Laurent Turbet). Il fut initié 22 ans après sa première vision et 12 ans après la publication du Livre de Mormon. Cecil Mc Gavin dans Mormonism and Masonry publié en 1956 (pages 12-13), rapporte cet épisode, précisant que Joseph Smith espérait ainsi nouer des relations amicales afin d’empêcher la persécution des Mormons. Le père comme le frère de Joseph furent Maçons, ainsi que Brigham Young et les trois présidents suivants. Ils étaient tous membres de la loge de Nauvoo (Illinois).

Bien des informations ont été transmises par plusieurs historiens, mais c’est Joseph Smith lui-même qui le confirme dans History of the Church, Vol.4 Chapitre 32, page 552 : « J’étais à la loge maçonnique et je fus élevé au degré suprême ». Cela se passait le 16 mars 1842. Ce chapitre raconte toute son initiation en détail.


Comme les Francs-Maçons, les Mormons possédaient alors dans le rite du Temple, un passage important appelé souvent « les sanctions ». Il était symboliquement montré les punitions qui attendaient ceux qui ne sauraient pas conserver un ton sacré à ce rituel.

Tous les Mormons qui ont reçu leurs Dotations (Initiation et Alliance) avant 1990 s’en souviennent. On note d’ailleurs que des modifications du rituel sont apparues progressivement dans les années 1931 et 1984, les atténuant.


La notion concernant la doctrine connue sous le nom d’Adam-Dieu y fut d’ailleurs intégrée jusqu’en 1904. Mais c’est bel et bien à partir de 1990 que la cérémonie fut modifiée en profondeur. Les textes de 1984 et de 1990 étudiés en parallèle font remarquer de nombreuses suppressions de texte et quelques ajouts, sans oublier des modifications substantielles et la disparition de certains personnages.


C’est dans le Temple que pour la première fois, les fidèles sont enseignés au sujet de ce qu’on appelle les vêtements du Temple, qui sont en réalité des sous-vêtements près du corps et destinés à les aider à se souvenir des alliances là contractées. Ils sont le symbole d’une notion qui rappelle que le corps est le Temple de Dieu. Cependant n’ayant rien à cacher, sinon la nudité, ils ne sont pas différents, symboliquement des tenues spécifiques que l’on retrouve dans diverses religions : Vêtements, attributs, couvre-chefs qui rappellent l’appartenance de ceux qui les portent.


Toutefois, si l’on considère que par Révélation, la forme en a été indiquée aux dirigeants de l’Église, on comprend mal comment des besoins associés à notre époque moderne et ses besoins particuliers, ont pu en modifier la coupe au fil du temps. On relève quatre grandes modifications : en 1842, de 1843 à 1975, de 1923 à aujourd’hui pour le modèle en une seule pièce et de 1979 à aujourd’hui pour le modèle en deux pièces… Au point qu’à présent, on ne comprend plus l’usage pour lequel il a été révélé par Dieu au-delà du symbolisme !


Tout cela, pourriez-vous me dire n’a pas une importance si grande, tant que l’on reste fidèle à l’esprit. Tant d’adaptations ont été mises en œuvre par les hommes au cours des temps. On connaît celles qui ont consisté à adopter des pratiques païennes pour faire mieux accepter le message de l’évangile aux populations. Pourtant, les dérives et les adaptations qui sont observées dans les grandes religions, les mènent toujours à oublier les principes originaux et à dévoyer leurs pratiques.


Encore une fois, seule la Révélation permet ces adaptations, qui sont d’une certaine manière imposées par Dieu pour la réalisation de ses desseins. Ils sont de cette façon répertoriés et fidèlement enregistrés. Quand les hommes parlent selon leur seul intérêt, ils égarent le peuple. Les Francs-Maçons qui ont eu connaissance des rituels du Temple de Salomon ne sont pourtant pas aujourd’hui détenteurs de la bonne pratique ! Le temps à passé, les choses ont changé, la prêtrise s’est délitée et les symboles n’ont plus la même portée divine. Voulons-nous cela ?


Qui peut alors nous reprocher d’être fondamentalistes ?


Frère Germain

Tous les Articles 
bottom of page