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Qui sont les hérétiques ?

En matière de jugement théologique, les anti-mormons sont toujours prêts à pointer du doigt tous les dogmes qui leur paraissent contraires à ce qui est communément appelé « le Christianisme ». Sachant par d’ailleurs, que les principaux courants, Catholiques, Orthodoxes et Réformés ont déjà entre eux des sensibilités assez différentes.


Nous reconnaissons cependant que les Réformés, et particulièrement les Évangélistes, sont les premiers à qualifier les Mormons d’hérétiques, plaçant en avant une différence fondamentale dans la compréhension de l’œuvre du Christ. Nous ne contesterons pas l’évidence de ces différences, mais plutôt la façon dont elles sont mises en avant. Heureusement, la pensée religieuse évoluant avec la multiplication des échanges inter-religieux, il est possible assez facilement pour celui qui désire se pencher sur la question, de faire la différence entre les médisances infondées et la réalité. D’ailleurs, Carl Mosser et Paul Owen deux théologiens Protestants ne se sont pas trompés en apportant un vibrant témoignage de la cohérence du témoignage Mormon, reconnaissant le véritable travail d’exégète réalisé par ses théologiens. (Savoir Mormon, apologétique et négligence évangélique - perdons-nous la bataille sans le savoir ? - Trinity Journal 19/2, 1998, pp. 179-205).

http://www.idumea.org/etudes/Critiques/Erudits_mormons.htm


Des évêques Catholiques ont aussi été reçus au siège de l’Église et les rencontres sont toujours restés courtoises. Il existe en outre d’innombrables échanges et partenariats entre les Mormons et les autres Églises Chrétiennes, notamment dans le cadre d’actions humanitaires, ce qui laisse entendre que dans les plus hautes sphères il existe une réelle reconnaissance fraternelle et mutuelle.


On a souvent dit, surtout au début du XXème siècle, que les Mormons qualifiaient l’Église Catholique de termes peu courtois, la considérant fille d’Apostasie, affirmant par ailleurs qu’aucune Église Chrétienne n’était en mesure d’affirmer être conforme à l’organisation voulue par le Christ, n’ayant plus aucune autorité d’agir en son nom.

Il n’y a dans ces paroles pas plus d’animosité que dans les sermons enflammés de certains pasteurs évangéliques. Celui qui prétend être dans la vérité use toujours de démonstration et d’invective pour toucher l’esprit des enfants de Dieu. Il est toujours possible de différencier les propos outranciers, méchants et parfois jaloux d’une réflexion théologique, doctrinale et même technique. C’est l’esprit qui permet de faire la différence et l’étude et la prière qui apportent la lumière.


Quand on regarde les démonstrations utilisées pour dénigrer les Mormons qu’ils soient issus du courant majoritaire ou du courant fondamentaliste, ont remarque différents types d’arguments : Bien sûr, ceux qui semblent contredire les écritures et puis des éléments assez fantaisistes qui concernent des paroles ou des écrits non doctrinaux ou même sortis de leur contexte. Le plus connu d’entre eux étant la croyance selon laquelle la lune serait habitée par des fidèles portant tenue austère.

Restons sérieux et analysons le sens de ces textes bibliques, afin d’en comprendre le message, au lieu de laisser croire qu’aucune contradiction n’a été transmise par l’homme.

L’Évangile est un tout qui s’inscrit dans le cheminement spirituel et historique de l’homme. Les Mormons élargissent leur regard et veulent accepter un Plan Divin merveilleux et sans mystères.


Pour illustrer la façon dont on peut combattre une vision différente de la sienne, n’oublions pas les arguments utilisés par certains pasteurs, dont Jean-Louis Bulté, officiant à Douai qui a exposé l’erreur Catholique.

Il a publié il y a quelques années, un texte intitulé « Les origines de l’Église Catholique » dont l’intégralité du texte n’est plus accessible, mais dont on peut retrouver certains des thèmes dans une autre démonstration ici :

http://sentinellenehemie.free.fr/bulte2.html


A la lecture de ce texte, plusieurs questions se posent : Est-ce que la démonstration est censée, est-ce qu’elle devrait forcément nous rapprocher de la seule et unique vision doctrinale de Jean-Louis Bulté et est-ce que cela change quelque chose pour les Chrétiens en général ?


Nous ne ferons aucun commentaire sur les arguments utilisés ni les démonstrations présentées, même si nous pouvions cependant considérer une certaine évidence ; mais pour peu que nous trouvions ce texte historiquement juste et doctrinalement correct, devrions-nous rejeter l’Église Catholique avec la même force que les anti-Mormons nous rejettent ? Convaincre n’est pas condamner, convertir n’est pas dénigrer, raisonner n’est pas endoctriner ! Nous avons tous besoin d’écouter, d’étudier et de prier pour comprendre le bon chemin, sans jamais oublier que les Mormons ont toujours dit que personne ne détient l’intégralité de la vérité, mais que des parcelles sont toujours vivantes dans l’ensemble des idées des hommes.

« Il est certainement utile de rappeler ici que l’Église Catholique n’a été établie ni par Jésus ni par les apôtres et que l’Église primitive était radicalement différente de celle-ci.

C’est en 313 que l’Église jusque-là persécutée va obtenir de l’empereur Constantin la paix, la reconnaissance et un rapprochement étroit avec l’État. Constantin, tout en gardant son titre païen de Souverain Pontife favorisa le christianisme.

C’est à la fin du IVème siècle que l’empereur Théodose interdit le culte païen : tout citoyen romain était contraint d’accepter la foi chrétienne telle qu’elle avait été formulée au concile de Nicée en 325. Tous ceux, dès lors, qui pour des raisons de conscience, ne suivaient pas ce diktat et n’entraient pas dans cette religion d’État étaient stigmatisés comme hérétiques.

Sous la direction du pape Léon Le Grand (440-461), l’Église universelle prit un immense essor. C’est lui que la plupart des historiens de l’Église désigne comme étant le premier Pape, le premier à vouloir monopoliser au profit de l’évêque de Rome les promesses faites par Jésus à l’apôtre Pierre (Matthieu 16:18,20).

L’institution de « l’Église d’État » fut achevée sous le règne de l’empereur Justinien (527-565) lorsqu’il établit les prêtres comme « fonctionnaires d’État ». Les évêques devinrent des dignitaires munis de pouvoirs religieux et politiques et se firent considérer comme des « pères spirituels ».

La prééminence des évêques, et surtout des métropolites dans les églises catholiques favorisèrent grandement les relations de l’Église avec les autorités civiles. L’Église et l’État ne tardèrent pas à être étroitement associés, et, très vite, la puissance de l’État fut à la disposition des chefs de l’Église pour sanctionner leurs décisions. C’est ainsi que les persécutés devinrent graduellement persécuteurs.

Plus tard, les églises qui, restées fidèles à la Parole de Dieu furent persécutées par l’Église dominante comme hérétiques et sectaires, exprimèrent souvent dans leurs écrits leur entière désapprobation de l’union de l’Église et de l’État.

Avec l’introduction des masses plus ou moins païennes dans l’Église, le culte ne peut éviter la paganisation. Toutes sortes de pratiques sont introduites : le signe de croix (310) ; l’utilisation des cierges (320) ; la vénération des anges et des saints décédés (375), en sont quelques exemples. Les églises et même les individus sont placés volontiers sous la protection d’un saint ; bientôt, dans chaque autel, on désire placer une relique sacrée. Les images, les pèlerinages, les processions satisfont également le goût du faste et la superstition qui animent les foules. Ceux qui protestent alors contre ces déviations sont traités d’impies et leurs réactions restent sans résultat. »

Frère Germain

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