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Expression du juste dogme à la lumière du sacerdoce

On imagine souvent que faire une démonstration de ce qui peut nous sembler une évidence se rapproche davantage d’une justification, surtout quand les avis en présence sont divergents. On a fréquemment remarqué en outre, que la structure d’une démonstration renferme des éléments puisés dans une même source et, dont l’interprétation est différente ou même parfois multiple.


Quand il s’agit de religion, ces sources sont souvent des écrits (le plus souvent canoniques), des chroniques tenues par les dirigeants, des pratiques ou rites observés depuis longtemps, une liturgie évolutive. Les interprétations tiennent aux mots perçus comme ayant un sens précis, aux récits inspirants tirés d’évènements particuliers dans le temps. Les exégètes les analysent à la lumière des redondances, des croisements d’évènements concordants, des réalisations de prophéties. Les docteurs démontrent à leur tour avec des raisonnements et des exposés dits « inspirés », qu’il ne peut en être autrement. Pourtant, et malgré les immenses travaux de bords opposés, les hommes continuent de faire confiance à certains plutôt qu’à d’autres et les versions souvent radicalement opposées ne parviennent pas à rassurer sur la meilleure interprétation.


De ce fait, outre l’étude personnelle qui a permis l’adhésion à une interprétation, la quête spirituelle se révèle souvent plus appropriée au consentement ou même à la conversion.

Toutes les religions, sans exception font appel à l’inspiration divine et appellent les croyants comme les investigateurs à se rapprocher de la divinité pour obtenir l’adhésion à un rite spécifique.


Comment alors connaître la voie que nous devons suivre ?


Il en est ainsi pour l’ensemble des idéologies humaines, qu’elles soient politiques, philosophiques ou confessionnelles.

Dans une certaine mesure, les expériences et dispositions de chacun étant infinies, on pourrait imaginer une voie différente pour tous. Heureusement l’esprit humain se réjouit de la présence de ses semblables et nous porte souvent à nous assembler pour pouvoir nous entraider, nous comprendre et user de plus de force ou même de pouvoir. Nous avons besoin de nous rattacher à une pensée dont nous pourrions partager l’essentiel des idées, tout en acceptant certaines différences non destructrices.


Avec le temps, certaines de ces idées en se structurant apportent une certaine crédibilité, des œuvres et une puissance dont nous pensons pouvoir tirer des espoirs de vie meilleure.

Parfois elles se combattent violement, s’interdisent les unes, les autres… ou finissent par se tolérer, quand elles ne trouvent pas en dernier lieu, plus d’avantages à s’allier.

Pour un grand nombre de religions d’une même source, on observe quelques tolérances quand les différences ne sont pas trop radicales. L’essentiel des affrontements se situant sur le terrain de la réprobation ou de l’argumentation.


Ainsi, en ce qui concerne les rites issus du Christianisme, on constate plusieurs écoles.


Il y a les préchrétiens, ceux qui attendaient son avènement, les contemporains qui ont vécu les prémices guidés par le mentor, ceux qui avec difficulté, on tenté de poursuivre l’œuvre en se frottant aux hostilités des dirigeants d’autres peuples, effrayés par les idées ou le risque d’être supplantés. Parmi ces derniers, quelques-uns qui ont pu convaincre ou s’associant, ont permis au mouvement de perdurer dans l’adaptation. Tandis que d’autres encore poursuivaient en petits groupes pourchassés, une œuvre la plus juste possible, mais qui finalement disparurent faute de nombre, de moyens et avalés, quand ils n’étaient pas tout simplement éradiqués. Puis, il y a eu les dissonances, les besoins de retour à l’origine, les envies de se régénérer, de réformer une dérive incompatible avec le message initial.


Pour tous, il demeure une nécessité : la faculté d’agir au nom de celui qui avait transmis le pouvoir d’agir en son nom. On appelle cette autorité la prêtrise !


Est-ce que les préchrétiens la détenaient ? En partie sûrement, puisque leur rôle était à l’instar de Jean-Baptiste, d’annoncer la venue de celui qui « accomplirait la loi ». Les disciples des premiers temps, certes pour les choisis, l’avaient reçue de Jésus-Christ.

Jusqu’à la mort du dernier ou de ceux que les disciples avaient oints, la prêtrise avait poursuivi son œuvre, enseignant, prophétisant, bénissant, et guérissant les malades. Ni les fidèles d’une église opportuniste, alliée au pouvoir, ni les réformateurs sincères n’avaient reçu ce pouvoir transmis par un rite spécifié. En définitive, elle avait quitté la terre.


Comme pour les premiers temps, les prophéties avaient aussi annoncé des « derniers temps » et le « rétablissement de toutes choses ». La prêtrise aurait pu vivre et bénir sans l’Église, mais une église sans la prêtrise ne pouvait plus prétendre rester éclairée.

Nous Mormons pensons que ce rétablissement prît lieu en 1830. Tous les détenteurs de clefs importantes avaient rendu leurs pouvoirs en imposant les mains sur un prophète moderne, qui a son tour par l’inspiration, avait choisi ceux qui méritaient d’en détenir la possession. Si bien qu’aujourd’hui et depuis cet instant, chaque détenteur de la prêtrise peut justifier d’une continuité, homme après homme, mis à part, jusqu’à lui !


Alors se pose la question de la prééminence de cette église restaurée, après des siècles d’apostasie.

Nous nous retrouvons un peu dans le même schéma :

En premier ceux qui avaient annoncé son avènement et qui détruits ou disparus n’avaient pu transmettre une autorité.

Ceux qui oints avaient fini par pervertir l’institution de l’Église restaurée, leurs dissidents ou réformateurs, portés par une interprétation ou une lutte pour la succession s’étant perdus dans un errements dommageable.

Et puis enfin, ceux qui restés fidèles à toutes les doctrines révélées, détenteurs de la prêtrise restaurée n’avaient fait aucune concession aux tentatives du monde pour dominer son évolution, manœuvrer et orchestrer son déclin comme les puissants l’avaient fait naguère.


La révélation étant continue, elle nécessitait une force ne laissant aucun doute sur son origine et sans contestation possible. Les décisions prises par l’Église majoritaire des derniers temps demeuraient empreintes d’arrangement du même type que l’Église majoritaire des premiers temps, pour ne pas se voir détruite et annihilée.

Heureusement, les fidèles inconditionnels de toutes les doctrines restaurées continuaient à porter le pouvoir de la prêtrise – Et en l’absence d’une église fidèle à ses principes rétablis, demeuraient les seuls à même de poursuivre l’œuvre jusqu’au bout. Sans l’Église certes, mais avec la certitude de se conformer aux règles établies.


Frère Germain

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