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Approche sur les Mormonismes Français

L’histoire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en France a été depuis longtemps l’objet de nombreuses chronologies et comptes-rendus divers. Des frères bien intentionnés et correctement informés ont tenté de rapporter tous les évènements importants depuis l’ouverture de l’œuvre missionnaire par John Taylor en 1849.


Nous y reconnaissons des personnages significatifs comme Louis Bertrand qui rédigea le premier ouvrage sur le mormonisme en Français dès 1862 (Mémoires d’un Mormon).

BH Stenhouse, un auteur d’origine Britannique appelé en mission dans les pays francophones avait précédemment publié des études essentielles en Français, (Les Mormons et leurs ennemis - 1854). Plusieurs auteurs membres ou non et des historiens, sociologues du mormonisme ont présenté depuis des ouvrages fondamentaux qui constituent un riche fond de compréhension, beaucoup d’entre eux centrés sur l’Église majoritaire (Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours). Nous ne citerons pas ici tous ces contributeurs qui sont largement listés par ailleurs.


Dans nos pays, l’histoire s’est mise en marche : des Français, des Belges, des Suisses (surtout depuis le début du siècle) ont été appelés à des postes de responsabilité dans l’Église, ils sont devenus ce qu’elle appelle « des Autorités Générales ». C’est essentiellement depuis les années 70 que ce phénomène a touché la plupart des pays du monde où l’Église est implantée, de telle manière que même des frères non originaires des États-Unis ont été nommés aux plus hauts postes.

Aujourd’hui en France, vous entendez parler d’un évènement qui semblerait anecdotique, tant nous sommes habitués à ne connaître que l’Église majoritaire – ce sont les mouvements issus des schismes, réflexions ou se réclamant d’une lignée naturelle d’autorité. Chrystal Vanel, un de ces sociologues, indépendant, les englobe dans une jolie définition : Les Mormonismes !


Avec le temps et la progression de la pensée, l’inévitable ouverture intellectuelle et sociologique, des questions fondamentales ont fini par apparaitre. Ces questions ne trouvent pas toujours les réponses attendues dans le sein de l’Église historiquement reconnue. Certains points épineux sont en effet volontairement évités, des modifications structurelles sont observées.


Les frères Français affectés par les changements substantiels de doctrine ont donc du se tourner vers ceux qui étaient en mesure de présenter un éclairage satisfaisant. Certains ont étudié avec ferveur et constance pour se forger une approche sérieuse, car les documents d’étude et les structures alternatives faisaient grandement défaut dans notre pays. L’ouverture des archives de l’Église, l’accès à Internet, les traductions de documents de plus en plus importants, le développement des autres mouvements mormons ont permis ce changement assez récemment, si bien que nous Mormons Fondamentalistes Indépendants pouvons enfin espérer partager cette connaissance et répondre aux justes souhaits de ceux qui se croyaient abandonnés.


Au-delà des importants travaux d’auteurs mormons se réclamant de l’Église principale, dont certains ont été cités plus haut ; il existe un certain nombre d’autres écrits réalisés par des frères membres de mouvements issus des mormonismes. D’ailleurs BH Stenhouse qui avait ouvert le travail missionnaire en Suisse en 1854 se tourna lui-même vers les Godbeistes par la suite.


On connaît ainsi très peu l’histoire d’Alexandre Roger Caffiaux qui avait primitivement entretenu une correspondance avec l’un de ces mouvements mormons.

En 1963, ce français converti à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dite spécifiquement « Strangite » trouva l’occasion de se rendre aux États-Unis (dans le Wisconsin) où il fut baptisé et reçu la prêtrise d’Aaron. Après un certain séjour et plus qu’enthousiaste dans sa nouvelle Foi, il se décida à rentrer en France.

C’est là qu’il annonça que dans l’avion qui le ramenait, il avait reçu une révélation bouleversante l’appelant aux plus hautes fonctions du mouvement. L’année suivante lors d’un voyage en Iran, il reçu une seconde injonction : Un ange l’aurait ordonné à la prêtrise supérieure dite de Melchisédek, le désignant seul Prophète, Voyant et Révélateur de sa génération, ce qui le plaçait naturellement à la direction des Strangites.

Il existait à l’époque en France, une petite communauté Strangite. Les membres. Impressionnés par son message décidèrent de le suivre et Alexandre Roger Caffiaux réclama la tenue d’une Conférence Générale afin de faire valoir son statut.

Sa requête fut évidemment observée avec le plus grand scepticisme par les dirigeants de l’Église Strangite qui n’y virent (ainsi que l’explique Chystal Vanel dans son étude « Alexandre Caffiaux, un prophète français dans une secte mormone ») qu’une recherche du pouvoir. Ce n’est que quatorze ans plus tard que l’Église Strangite finit par statuer en rejetant ses prétentions.


Il avait entre-temps et depuis 1966, organisé sa propre église avec les quelques fidèles qui l’avaient suivi et l’avait renommée : La Sainte Église de Jésus-Christ.

Bien qu’il établit par la suite une de ses branches au Nouveau Mexique, les rares informations qui nous sont parvenues considèrent que le mouvement est aujourd’hui éteint et cela probablement depuis les années 80.

Personne ne sait ce qu’est devenu Alexandre Caffiaux, s’il est resté en France ou s’il s’est installé au Nouveau Mexique. Il a depuis gardé le silence ou est même décédé. Plus personne ne se réclame aujourd’hui de cette congrégation.


Cette extraordinaire aventure nous montre qu’il y a relativement peu de temps, il existait déjà dans notre pays, un mouvement mormon dont peu de gens ont entendu parler.

Cependant, les Américains fort friands des péripéties dans l’histoire des mormonismes ont produit des ouvrages sur tous ces évènements. C’est le cas de Stanley L Johnston en 1966, qui rédigea un texte de 41 pages : l’appel et l’ordination d’Alexandre Roger Caffiaux. (The call and ordination of Alexandre Roger Caffiaux).

Mes propres recherches laissent penser qu’Alexandre Caffiaux rédigea lui-même un ouvrage de 22 pages en anglais, « The gospel Informer ». Il n’existe à ma connaissance aucun exemplaire disponible. Il apparaît cependant sur certaines bases.


Pour la petite histoire, les Strangites s’étaient constitués dès les premiers temps autour d’un frère de l’Église originelle. Il avait précédemment été Baptiste de confession et Avocat de profession : James Jesse Strang baptisé par Joseph Smith, avait lui aussi utilisé le prétexte d’une apparition pour se proclamer successeur du Prophète. Il produisit d’ailleurs une lettre de Joseph Smith, le désignant comme tel. Beaucoup de membres le crurent, le suivirent et s’installèrent à Voree dans le Wisconsin où il affirma par la suite avoir découvert des plaques supplémentaires ; elles disparurent après avoir été traduites. Les Strangites ne seraient plus à l’heure actuelle que quelques centaines (300 en l’an 2000). Leur quartier général se trouve à Burlington au Wisconsin. Ils y possèdent encore un site Internet qui produit la fameuse lettre de nomination et résume leurs croyances. Elle est représentée par Bill Shepard, David August et Gary Weber pour l’une des « branches » actuelles du mouvement qui se considèrent comme les seuls héritiers de James J Strang.

Leur site : www.churchofjesuschristoflatterdaysaintsstrangite.com

Il existe cependant une deuxième branche de frères installés à Independence, Missouri : www.churchofjesuschristoflatterdaysaints.org plus libre et qui ne cite aucun dirigeant actuel. Quand à la troisième elle se trouve en Louisiane : www.mormonbeliefs.com Elle est dirigée par Samuel E West.



Frère Germain

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