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Évocation et ministère des Prophètes du Mormonisme

Le présent Essai a pour intention d’exposer de quelle manière le principe de Révélation a évolué dans le temps, et quelles en sont les conséquences pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.



Avant-propos


Au XIXe siècle, dans l’État de New York, un jeune homme, Joseph Smith, désemparé par l’évolution du christianisme, recherchait la bonne voie. Sincèrement et avec foi envers le Christ, il demanda en prière à être guidé vers le mouvement qui était le plus légitime. Ce fût le début d’un ensemble de manifestations divines qui eurent pour conséquence le rétablissement de l’Église de Jésus-Christ : L’Église originelle ayant sombrée dans une apostasie, à cause de la perte du sacerdoce.


Le sacerdoce ou prêtrise est l’autorité d’agir au nom de Dieu. A travers les siècles, ce sont les prophètes qui en détenaient les plus hautes clefs. Avec son rétablissement, toutes les alliances et les bénédictions étaient restaurées. Ce moment particulier, annoncé de nombreuses fois dans les Écritures est connu sous le nom de « derniers temps » et les fidèles de cette église, des « Saints » ! D’où le nom complet de sa communauté.


Les Prophètes et la Révélation


Appelés aussi Voyants et Révélateurs, ce sont des hommes choisis pour leur grande foi et leur capacité à guider le peuple. Ils parlent au nom du Seigneur et ce qui est dit, donné ou enseigné entre dans les Écritures, au même titre que tous les récits inspirés qui composent celles que nous possédons déjà.

Depuis le rétablissement de l’Église de Jésus-Christ en 1830, a-t-elle toujours été dirigée et guidée par un prophète ?


C’est la vie de ces prophètes que nous allons évoquer.


Depuis Joseph Smith, l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en a compté seize.


Ce sont :


Joseph Smith junior (1830-1844)

Brigham Young (1847-1877)

John Taylor (1880-1887)

Wilford Woodruff (1887-1898)

Lorenzo Snow (1898-1901)

Joseph F Smith (1901-1918)

Heber J Grant (1918-1945)

Georges Albert Smith (1945-1951)

David O‘McKay (1951-1970)

Joseph Fielding Smith (1970-1972)

Harold B Lee (1972-1973)

Spencer W Kimball (1973-1985)

Ezra Taft Benson (1985-1994)

Howard W Hunter (1994-1995)

Gordon B Hinckley (1995-2008)

Thomas S Monson (2008-ce jour)


Si l’on constate une continuité de direction depuis la réorganisation de l’Église, on peut toutefois s’interroger sur la période d’environ trois ans qui sépare le décès de Joseph Smith et l’appel de Brigham Young. En effet, après la mort tragique de celui que le monde appelle le fondateur du mormonisme – qui fût assassiné en 1844 – l’Église fût en proie à grandes turbulences au sujet de sa succession. Ce qui d’ailleurs produisit l’émergence d’un certain nombre de mouvements réformés.


L’organisation de la direction de l’Église ayant été mise en place de façon assez claire très rapidement après son rétablissement, nous avions une première présidence constituée d’un Président-Prophète et de deux Conseillers, puis un Collège des douze Apôtres et enfin toutes les institutions de la gouvernance de la prêtrise.


Certains des séparatistes se réclamèrent d’une continuité familiale, tandis que d’autres faisaient valoir un appel divin ou une désignation autorisée. L’Église malmenée par des persécutions se préparait déjà à quitter sa région d’origine pour rejoindre le Grand Ouest, où elle espérait pouvoir fonder une communauté dans le calme et la paix.

A cette époque, Brigham Young qui avait été appelé au Conseil des douze depuis 1835, était devenu le Président du Collège des Apôtres. Les nouvelles révélations compilées dans les Doctrine & Alliances stipulaient que le Collège des Douze était égal en autorité et en pouvoir au Collège de la Première Présidence (D&A 107:23-24). Or, comme cette Première présidence était dissoute par la mort du Président-Prophète, c’était à celui du Collège des Douze d’exercer l’autorité de présidence. Brigham Young fut par la suite régularisé dans la fonction suprême en 1847 à Councils Bluff en Iowa par un vote à main levée de toute la congrégation. Cependant, ils furent nombreux à ne pas se soumettre. Certains partirent d’eux-mêmes (Emma Hale, la veuve de Joseph Smith, l’Apôtre William Smith), quand d’autres plus hostiles furent excommuniés (Sydney Rigdon, ancien 1er Conseiller de Joseph Smith, Lyman Wight, un des Douze, William Marks, président du Grand Conseil et James J. Strang, un Ancien de l’Église). Certains d’entre eux fondèrent quelques unes de ces églises séparatistes.


Ainsi la grande majorité des membres accepta son nouveau Voyant et Révélateur qui au cours des trente années de son administration reçu de nombreuses Révélations et conduisit son peuple aussi sur le plan séculier, puisqu’il fut également Gouverneur territorial de la grande région du Deseret, qui deviendra plus tard l’Utah !


Cette nouvelle période fut probablement la plus « constructive » sur le plan de l’organisation de l’Église. Brigham Young en véritable chef institua, par la prêtrise, de nombreuses structures qui existent encore. Il construisit des temples et édifia le « royaume ». Il fut un administrateur, un avocat et un défenseur de l’égalité et de la justice, mondialement reconnu. Ce fut certainement cette œuvre qui permit aux « mormons » d’être distingués comme un peuple industrieux, dynamique mais pacifique, pieux et charitable. Cette époque allait être reconnue comme une période « d’évènements merveilleux ».


Brigham Young parlait souvent en public lors de conférences de l’Église. Il dispensait avec autorité des enseignements dont certains étaient soumis au principe de Révélation tel que l’on doit le comprendre venant de Dieu : « Ainsi parle le Seigneur ! ».


L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, publie toujours à notre époque, un ouvrage appelé : Enseignements du Prophète Brigham Young, l’introduisant de cette façon :


« L’Évangile de Jésus-Christ rétabli, enseigné par Brigham Young, le prophète, d’une manière simple et pratique a été une source d’inspiration et d’espoir pour les Saints qui luttaient pour construire leur foyer dans le désert. Bien que plus d’un siècle se soit maintenant écoulé, ses paroles ont gardé toute leur fraîcheur et s’appliquent aujourd’hui à nous qui poursuivons l’édification du royaume de Dieu. »


Et précisant :


« Le présent ouvrage traduit le désir de la Première Présidence et du Collège des Douze d’approfondir la compréhension de la doctrine chez les membres de l’Église et de susciter en eux un désir plus grand de connaître les choses de Dieu. Il inspirera et motivera les personnes, les classes des collèges de la prêtrise et de la Société de Secours à s’informer, à lire, à chercher et ensuite à s’adresser à leur Père céleste pour obtenir le témoignage de la véracité de ces enseignements ».


Ce livre contient plus de 300 pages d’enseignements précieux sur tous les sujets de la Doctrine, mais dont on a cependant, et curieusement, retiré un ensemble de « sermons » ouvertement contestés aujourd’hui.

L’histoire de l’Église a été certes compilée par de talentueux et dévoués historiens mormons, mais aussi par de nombreux observateurs. Et dans les archives des uns et des autres, on conserve ces propos qui ne peuvent être retirés de l’entendement humain.


Le Prophète Brigham Young a bien transmis des Révélations précises qui sont compilées dans la Loi de l’Église (Doctrine et Alliances).

C’est le cas pour la section 136, donnée en 1847 à Councils Bluffs, Iowa. L’endroit même où il avait été confirmé dans sa position. De même que le Seigneur a aussi parlé de façon explicite à Joseph F. Smith en 1918 sous la forme d’une vision (Section 137). Alors que les textes suivants (Déclarations officielles 1 et 2) à Wilford Woodruff, Lorenzo Snow et Spencer W Kimball, entouré de sa présidence (N. Eldon Tanner et Marion G. Romney), bien que présentés comme des Révélations, ne furent pas intégrés dans les Sections comme telles, et soumises au vote des Saints.


Que penser alors de ces fameux sermons de Brigham Young, pourtant présentés alors comme des Révélations du Seigneur ?


Dans son livre les Doctrines du Salut, le Président Joseph Fielding Smith, écrivait concernant un certain sermon de Brigham Young : « Selon toute probabilité, le sermon a été transcrit à tort ! ». On a évoqué une erreur de transcription du secrétaire !


Spencer W Kimball a même considéré qu’il s’agissait d’une « fausse doctrine » Il a précisé très clairement sa pensée dans le journal Church News du 9 octobre 1976 :


« Nous vous mettons en garde contre la diffusion des doctrines qui ne sont pas, selon les Écritures et qui sont soupçonnées d'avoir été enseignées par certaines Autorités générales des générations passées, comme, par exemple, la théorie Adam-Dieu. Nous dénonçons le fait qu’il s’agit d’une théorie et j’espère que tout le monde sera mis en garde contre cela et d'autres types de fausse doctrine ».


Cet enseignement est donc considéré aujourd’hui chez les Anciens de l’Église comme une « théorie » donnée mal à propos… plutôt qu’une Doctrine révélée.


Pourtant, certains dirigeants étaient déjà très concernés par cette question :


Wilford Woodruff, dans son journal daté du 19 février 1854 exprimait son accord avec l’enseignement de Brigham Young. L’Apôtre Georges Q. Cannon le 8 juin 1868, dans « Minutes of the School of Prophets » annonçait : « Adam est notre Dieu - le Dieu que nous adorons – la plupart des gens savent cela ». Tandis qu’Orson Pratt dans son « Journal of Mormon Thought » exprimait son désaccord, en disant qu’il n’avait aucune confiance dans cette théorie !


La même année et un an plus tard, Bruce R Mc Conkie dans un discours, menaçait tout sympathisant de cet enseignement qui avait reçu ses dotations dans le temple, d’une impossibilité d’obtenir le salut.

Brigham Young qui l’avait enseigné avec force à plusieurs reprises (ce qui exclut l’erreur de transcription), et qui avait reçu ses dotations, était-il alors exclut du salut ?


L’option de la théorie est encore malmenée par des affirmations de Brigham Young, qui quatre ans avant sa mort, en 1873 avait rapporté que c’est Dieu lui-même qui lui avait révélé cette doctrine. Cette déclaration a été imprimée dans le Deseret News le 18 juin de cette année là.


Il y a alors ceux qui disent : Quand Brigham Young a annoncé cette « Révélation », il n’a pas ajouté « Ainsi parle le Seigneur ! » C’est aussi le cas des deux déclarations officielles à la fin des Doctrine et Alliances qui pourtant « légifèrent » sur des doctrines importantes (La fin du mariage plural et la prêtrise donnée aux descendants de Cham)… et pourtant, ce sont aujourd’hui des « Commandements ».


Peut-il y avoir deux poids, deux mesures ?


Dans le journal of Discourses du 2 janvier 1870, Brigham Young martelait que ses sermons ne pouvaient pas, ne pas être considérés comme des Écritures !


Ce fameux sermon de Brigham Young se trouve dans Journal of Discourses 1:50-51. Il ne s’agit pas d’une phrase alambiquée que l’on peut interpréter, mais d’une véritable démonstration, documentée et explicitée, dans laquelle se trouve cette phrase contestée :


«Lorsque notre père Adam est venu dans le jardin d'Éden, il est venu avec un corps céleste, et il a amené Ève, une de ses femmes, avec lui. Il a contribué à créer et organiser ce monde. Il est Michel, l'archange, l'Ancien des jours ! Au sujet duquel des hommes saints ont parlé et écrit – il est notre Père et notre Dieu, et le seul Dieu avec qui nous avons à faire ».


Ce sermon fut rappelé un an plus tard dans le Millenial Star (48 :15) du 26 novembre 1854, expliquant qu’il fallait le prendre très au sérieux, réalisant que la doctrine pouvait évidemment déstabiliser les croyances des membres, mais ajoutant que de nouvelles choses étaient encore à venir.


Est-ce que cela est rassurant ? A vrai dire pas vraiment, car nous avons déjà du mal à comprendre le sens profond de certaines doctrines complexes. Les membres cependant, ne sont pas abandonnés à leur triste sort et il y a bien des moyens offerts par le Père céleste pour les aider. Ces nouvelles choses annoncées viendraient progressivement cimenter l’ensemble de la compréhension du plan de Dieu. Chaque chose prendrait sa place.


Ces dernières années, plusieurs déclarations publiques ou privées de la part des Autorités générales ont tenté de démontrer qu’il s’agissait bien d’une simple théorie qui n’est pas en accord avec le reste des enseignements de l’Église.


Il n’en demeure pas moins que toute la polémique autour de ce sujet a été soigneusement édulcorée de l’histoire officielle de l’Église telle qu’elle est présentée aujourd’hui. On n’en trouve aucune trace officielle. Le livre sur les enseignements du prophète Brigham Young publié de nos jours n’en porte pas mention.


Il en est malheureusement de même pour beaucoup d’épisodes que l’Église préfère oublier et qui étant mis au grand jour, pourraient troubler bien des âmes.

Le XIXe siècle est bien loin, l’histoire des Prophètes peut donc être idéalisée sans risque. Personne ne se souvient. Seules les archives conservées en intégralité pourront en témoigner.


Il y a un point sur lequel Joseph Smith et Brigham Young étaient d’accord, car ils l’ont pratiqué tous les deux, c’est le mariage plural (appelé souvent polygamie à tort, puisque s’agissant de l’union d’un homme avec plusieurs femmes). Le vrai terme technique est donc polygynie, tandis que l’union d’une femme à plusieurs hommes est dénommée : polyandrie. Encore faut-il différencier la polygamie « de droit » qui est acceptée ou même reconnue par une institution civile, de celle « de fait » qui concerne tous ceux (sans exception) qui la pratiquent dans le secret, ne montrant aux yeux de la loi qu’une seule épouse officielle.


C’est cette disposition qui rend le jugement civil de cette pratique si difficile. En effet, si dans certains pays les dispositions sont sévères, en France on ne peut punir la « cohabitation » que si elle est forcée.

Rien, en effet n’interdit à un homme d’avoir ensemble à la maison, une épouse, une cuisinière, une jardinière et une femme de ménage !


Le mariage plural pratiqué par les mormons majoritaires (parfois dans le secret) jusqu’en 1945 (nous y reviendrons), et par certains fondamentalistes encore aujourd’hui, était fondé à de rares exceptions (dues aux imprécisions de la loi avant que les États Unis ne légifèrent aux alentours de 1890), sur le principe d’un mariage civil suivi par autant de mariages religieux (scellements au temple) que possible. Une disposition officieuse mais amusante précisait même que ce nombre ne devait pas dépasser 999, afin de ne pas atteindre les 1000 épouses d’Abraham !


Joseph Smith qui s’était certainement interrogé sur cette pratique vécue par certains de nos Patriarches, reçu des Révélations à ce sujet. Elles sont rapportées dans le livre des Doctrine & Alliances (Section 132). Si cette mention ne peut être retirée du le livre en raison de la question polémique de sa pratique pendant des décennies, elle n’apparaît cependant à aucun endroit dans la recherche chronologique, du moins dans la version éditée en 2008.


Cette question est portée par l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers Jours depuis des années comme un boulet qui ne peut être décadenassé.


Plutôt que d’assumer sa croyance qui est associée au mariage céleste dans le plan d’Exaltation, elle préfère en raison de son interdiction par la majorité des pays où ses congrégations sont établies, se retrancher derrière la déclaration officielle d’octobre 1890, suivie par une seconde de juin 1978, qui promettent que les Saints se conformeront aux lois des pays. Ces déclarations citant pourtant des « Révélations », se gardent bien de les présenter par un « Ainsi parle le Seigneur ! », car elles sont de toute évidence décidées (par motion du peuple) contre leur volonté propre.


L’histoire des États-Unis montre que lorsque les législateurs finirent par promulguer une loi, ils l’associèrent à la menace de dissoudre l’Église, de confisquer ses biens et de jeter en prison tous les dirigeants et les polygames.

Cet aspect n’est jamais expliqué et chacun se conforme de bon gré à cette « directive » de l’Église en attendant des jours meilleurs.


Qu’est-ce que le Plan d’Exaltation ? Cet essai n’a pas pour vocation d’exposer des Doctrines, mais il est important de savoir que selon l’Église, de tous temps, le Seigneur a autorisé, si ce n’est commandé, de se conformer au programme, qui permet à l’homme d’atteindre l’Exaltation. Ce n’est pas la Vie Éternelle, qui est un don offert à celui qui se repent et qui garde les commandements, mais un plan supérieur d’existence qui permet de poursuivre sa progression éternelle.


Les sections 131:1à4 et 132 :1à20 des Doctrine et Alliances le disent : Pas d’exaltation sans mariage céleste ! Il s’agit d’un ordre de prêtrise supérieur. Cet état suppose un accroissement continu en connaissance, en pouvoir et en « continuation des vies ». La pluralité des épouses fait partie de ce plan depuis toujours. Il a été restauré dans ces derniers temps et il n’y a aucune raison qui justifie que le Seigneur se renie !


Certes, se conformer aux lois permet à l’Église de donner une meilleure image au monde incrédule. Mais les lois de Dieu ne sont pas les lois des hommes et il est possible de se conformer aux Rois et aux Présidents du Monde sans pour autant renier sa foi.


Le Manifeste interdisant la polygamie et voté par les fidèles, imposé par les Rois, les Présidents du Monde et les Dirigeants de l’Église, va trop loin dans ses fondements.

Il était possible de dire « Nous nous plions, mais nous restons fidèles à nos croyances ». Galilée condamné par une autre Église s’était soumis, chuchotant toutefois : « et pourtant, elle tourne ! ».


Dieu nous habitué à montrer plus de courage !


Alors qu’il est possible d’imaginer que l’Église aurait pu négocier avec l’État un retour progressif à la « normale » imposée, elle a préféré trancher dans le vif en excommuniant immédiatement tout contrevenant.


Un constat s’impose : Jusqu’en 1945, à la mort du Prophète Heber J. Grant, les Présidents de l’Église avaient poursuivi (parfois dans le secret) la pratique du mariage plural. Ce ne sont pas moins de sept de ses dirigeants qui ont été unis à plusieurs femmes – Alors même que cela était interdit depuis le quatrième d’entre eux (Wilford Woodruff). Il fut le premier à la condamner officiellement ! La motion fut présentée au vote par son successeur Lorenzo Snow le 6 octobre 1890.


L’Église ne parle jamais de cela !


Pourtant les faits sont là :


Joseph Smith est soupçonné d’avoir eu 27 épouses (d’après l’historien mormon Andrew Jenson dans sa liste publiée en 1887), d’ailleurs pratiquement toutes unies à lui dans les deux dernières années de sa vie. Emma, sa femme légitime qui est montrée en exemple aujourd’hui par l’Église, nia d’ailleurs avoir connaissance de ces mariages et resta fermement opposée à la polygamie. Toutefois Joseph F Smith, son neveu, qui devint également Prophète à son tour en 1901, déclara qu’il y avait suffisamment de preuves que son oncle l’ait effectivement pratiquée. Certaines sources citent une déclaration officielle selon laquelle l’Église aujourd’hui lui reconnaîtrait beaucoup plus d’unions que cela. Mais le fait de la pratique est indéniable.


Brigham Young institutionnalisa la polygamie en Utah. Il se maria la première fois à 23 ans avec Miriam Angeline Works, alors qu’il n’était pas encore mormon. Elle mourut de tuberculose en 1832. En 1834, il épousa alors Mary Ann Angel. Il déclara officiellement 27 épouses, mais certains historiens lui en attribuent jusqu’à 52. A part certains départs ou divorces, la cohabitation a été estimée globalement saine (pour autant qu’on puisse en juger). Une de celles qui semble avoir eu le plus d’importance est Ann Eliza Webb.


John Taylor témoin du martyr de Joseph Smith introduisit l’Évangile en France pour la première fois en juin 1850, mais sa mission ne fut pas un succès. Il fallut attendre le début du XXe siècle pour voir reprendre l’œuvre. Devenu prophète à son tour en 1880, il écrira beaucoup d’ouvrages inspirants, introduira la « soirée familiale » et organisera la Primaire pour les enfants.

Dès 1879, le gouvernement américain édicta des lois contre la polygamie, ce qui obligea le Prophète, pendant de nombreuses années, à vivre caché et à diriger l’Église à travers l’aide de messagers. Il y a peu d’informations sur sa pratique de la polygamie, mais il est probable qu’il eut aussi plusieurs épouses. Un document non vérifié lui en attribue quinze. Les fondamentalistes le considèrent comme leur père car il est entendu par eux qu’il encouragea secrètement à la pratiquer et aurait nommé des officiers spéciaux pour l’organiser.

On lui connaît une puissante citation en faveur de la polygamie de janvier 1880 qui en substance annonce : « La polygamie est une institution divine, elle a été instituée directement par Dieu et les États Unis ne peuvent pas l’abolir. Aucune Nation sur la terre ne peut l’empêcher, ni toutes les Nations de la terre combinées… je défie les États Unis, je vais obéir à Dieu ».


Wilford Woodruff sera directement confronté à la pression du gouvernement qui avait déjà menacé de confisquer les biens de l’Église et de supprimer les droits civiques des membres polygames. Il est connu dans sa jeunesse pour avoir échappé maintes fois à la mort dans divers accidents, ce qui forgea chez lui un caractère fort. Il est connu comme l’un des plus grands missionnaires de l’histoire des mormons. Il est aussi l’un des derniers à avoir été Apôtre du temps de Joseph Smith. C’est lui qui insuffla la recherche généalogique pour relier les générations entre elles. On lui attribue d’ailleurs 336 mariages post-mortem. Il aurait épousé aussi une dizaine de femmes dans les temples de l’Église, mais ces informations n’ont pas de fondement certifié.

Wilford Woodruff fut le premier Président à réellement entamer une action pour se plier aux exigences de l’état. Il publia une déclaration officielle en 1890, qui fut entérinée par son successeur Lorenzo Snow.


Lorenzo Snow accomplit de nombreuses missions pour l’Église en Angleterre, en Italie, en Suisse et même en Inde et aux Iles Sandwich où il travailla avec Ezra Taft Benson et Joseph F. Smith. Il finit par émigrer vers le grand lac salé. Nommé Apôtre, il organisa les prémices de la Société d’Amélioration Mutuelle pour les jeunes gens.

Il fut emprisonné un an en 1885 pour pratique de la polygamie, ou plutôt de cohabitation illégale, ce qui ne laisse aucune équivoque sur sa pratique du mariage plural.

Et qui sans doute, suite aux imbroglios juridiques avec de nombreux pratiquants de la polygamie, le poussa à publier le Manifeste et à en faire voter l’acceptation par les membres. Il décéda d’une pneumonie en 1901.


Joseph F. Smith qui lui succéda à 62 ans est connu pour avoir eu vingt épouses.

Il épousa en premier sa cousine de 16 ans, Levira Smith. Nous sommes en 1859, puis avec l’autorisation de sa première femme, il se maria au temple avec Julina Lambson en 1866. Elle obtiendra plus tard le divorce. Il se mariera alors en 1868 avec Sarah Ellen Richards ainsi qu’avec Edna Lambson en 1871 puis avec Alice Ann Kimball (fille de Heber C Kimball) en 1883 et Mary Taylor Schwartz, nièce du président John Taylor en 1884. Il aura 43 enfants, dont l’un deviendra Apôtre (Hyrum Mack Smith). Son premier fils Joseph Fielding Smith deviendra quant à lui, le 10è Président de l’Église de 1970 à 1972. Entre 1890 et 1900, Joseph F. Smith aura encore d’autres enfants. Le frère jumeau d’Alice Ann Kimball épousée en 1883 est Andrew Kimball, père du douzième président de l'Église : Spencer W Kimball.

Cette généalogie très détaillée et qui est arrivée jusqu’à nous grâce à la préservation des archives, a pu être réalisée dès la fin du XIXe siècle. Elle nous montre à quel point la polygamie en pleine tourmente était encore pratiquée par les Présidents eux-mêmes et que certains qui les suivirent étaient et furent les fils de foyers polygames

C’est aussi Joseph F. Smith qui rédigea la Révélation des Doctrine et Alliances 138 qui parle de la prédication de l’Évangile aux êtres décédés. Il sera le premier à visiter l’Europe en tant que Président de l’Église.


Heber J. Grant né en 1856, fut le premier Président-Prophète du XXe siècle et le 7è après le Rétablissement. Son père avait été Conseiller de Brigham Young. C’était un orateur renommé et aussi un polygame qui eut sept femmes. Jedediah Grant mourut d’une pneumonie neuf jours après la naissance du petit Heber. Dès 1884, Heber J. Grant reçu une responsabilité territoriale en tant que représentant à l’Assemblée Législative d’Utah.

Grant épousa Lucy Stringham le 1er novembre 1877. Cette première femme eu 6 enfants avant sa mort en 1893. Elle décéda d’une longue maladie.

Il épousa ensuite Augusta Hulda Winters le 26 mai 1884. Elle accompagna Heber au Japon pour ouvrir la Mission japonaise en 1901. Elle demeura avec lui jusqu'à sa mort en 1945, puis décéda elle même en 1952. Heber J Grant épousa Emily Harris Wells en 1884, elle décéda en 1908. Celle-ci accompagna Heber lorsqu'il présida la mission de Grande-Bretagne ainsi que la mission européenne autour de 1903. En 1899, Heber J. Grant fût rattrapé par la justice au sujet de la polygamie. Il reconnut les faits de cohabitation illégale et paya une amende de 100 $. Il est considéré comme le dernier Président à avoir pratiqué le mariage plural et il est rapporté sans que cela puisse être vérifié, que ses deux derniers mariages furent annulés dès la publication du Manifeste par l’Église.

C’est lui qui touché par la guerre, mit sur pied le programme d’entraide. Il fut respecté pendant les 27 ans de son ministère pour avoir développé l’utilisation des moyens médiatiques. Comme beaucoup d’autres présidents, il rédigea des livres d’enseignements inspirants. Polygame, il eut 12 enfants et l’abolition de cette pratique l’obligea à rester discret, c’est pourquoi, longtemps après la publication du Manifeste, il présida différentes missions avec l’une ou l’autre de ses épouses, jamais toutes ensemble. Décédé en 1945, il était resté attaché à cette doctrine 55 ans après qu’elle ait été rejetée par l’Église.


Le grand-père de Georges Albert Smith, qui portait le même nom, fut aussi Conseiller de Brigham Young, il était le cousin du prophète Joseph Smith. Son père John Henry Smith qui fût Apôtre, pratiquait le mariage plural. L’épouse de Georges A. Smith junior, 8è président de l’Église était Lucy Emily Woodruff, la petite fille de Wilford Woodruff. Ils furent tous deux élevés dans un environnement polygame, mais on ne connaît aucun mariage plural qui ait suivi leur union en 1892, deux ans après que la pratique ait été interdite.


Pour les Présidents-Prophètes suivants, dont les ministères s’étalent de 1951 à nos jours, la justice n’a plus jamais eu à leur reprocher une telle pratique. Cependant, il faut bien admettre qu’ils furent encore nombreux à être issus d’unions polygames.


Quand David O McKay fût appelé Apôtre en 1906, il avait 32 ans. Cet appel avait été rendu nécessaire par la démission de plusieurs Apôtres en poste : ils avaient rejeté la valeur du Manifeste. Il ne devint Président de l’Église qu’à 77 ans et fut primitivement Conseiller des Présidents polygames Heber J. Grant et Joseph F. Smith. Ses origines Écossaises et du pays de Galles avaient sans doute épargné ses parents de pratiquer la polygamie et lui-même fut fidèle à son épouse Emma Ray Riggs, épousée 2 ans après le Manifeste, dont il eu sept enfants. Cependant sa nièce Fawn McKay Body, auteur du livre « Personne ne connaît mon histoire », une biographie de Joseph Smith très critiquée, fût finalement excommuniée. David O Mc Kay est décédé en 1970.


Joseph Fielding Smith a eu deux épouses, mais pas en même temps. La première Emily Louie Shurtliff épousée plus de 20 ans avant le Manifeste, décéda des complications d’une troisième grossesse. La seconde Ethel Georgina Rethel, épousée en 1908, lui donna 4 filles et 5 garçons. Passionné par les débuts de l’Église, il est l’auteur d’une étude sur les origines de l’Église réorganisée et les questions de succession. Comme tous les présidents successifs et suivants, il a écrit de nombreux ouvrages d’enseignement. Fils aîné du sixième Président-Prophète (Joseph F. Smith), il a été élevé dans une famille ayant vécu le mariage plural.


Harold B. Lee est le fils de Samuel Marion Lee junior, qui n’avait eu qu’une seule épouse Louisa Emeline Bingham. Il est né en 1899, juste au moment où le Manifeste a été publié. Il fut Président-Prophète durant moins de deux ans, mais c’est le premier dirigeant de l’Église à ne pas avoir été confronté directement à la polygamie.


Spencer Wooley Kimball est né en 1895. Son grand père était l’Apôtre Heber C Kimball, également conseiller de Brigham Young, qui fût franc-maçon avant d’embrasser le mormonisme. Il a été enseigné de façon personnelle par Joseph Smith sur le mariage plural et malgré ses réticences, il eu 43 femmes et 65 enfants, dont Andrew Kimball, le père de Spencer, qui marié à Olive Wooley, ne pratiqua pas lui-même le mariage plural.


Ezra Taft Benson fut secrétaire d’État à l’Agriculture sous le mandat de Dwight D. Eisenhower. Il est né lui aussi en 1899 au moment où l’Église a condamné le mariage plural. Il a été toute sa vie un fervent défenseur du scoutisme. La polygamie l’a à peine touché dans son enfance. Son grand père polygame était Apôtre de Brigham Young et avait épousé entre autres, l’une des veuves de Joseph Smith, Desdemona Fullmer. Il eut 8 femmes en tout. Son père George T. Benson avait donc vécu toute sa vie dans cet environnement, mais il n’eut lui-même qu’une seule épouse.


Howard W Hunter est né en 1907. Il était avocat et le douzième Président-Prophète après avoir été Président du Collège des Douze Apôtres. Son père n’était pas membre, mais le devint finalement en 1927. Howard W Hunter est mort à 87 ans après seulement 9 mois de mandat.


Le prophète suivant Gordon B Hinckley est l’homme le plus âgé à avoir dirigé l’Église. Plus de la moitié des temples existants ont été construits sous sa mandature. Il est le fils de Bryant S Hinckley, qui était écrivain et qui s’est marié trois fois, mais seulement après le décès de l’épouse précédente. Ira Hinckley, son grand-père était cependant polygame avec 4 épouses et 21 enfants. Il fut lui aussi condamné pour cohabitation. Gordon B Hinckley est décédé en 2008 à l’âge de 97 ans.


Le Prophète actuel Thomas S Monson est le 16è Président de l’Église. Il est né en 1927. Il a écrit de très nombreux ouvrages d’inspiration spirituelle et a rempli des postes de Conseiller sous trois Présidences différentes. On ne sait pas grand-chose de son père G Spencer Monson qui était imprimeur. Il décéda en 1979. Le grand père de Thomas S Monson avait émigré depuis la Suède et était devenu membre de l’Église. Une biographie complète du Prophète a été publiée en 2010 par l’écrivain Heidi S Swinton


A quelques rares exceptions, et encore jusqu’à nos jours, on remarque l’influence directe ou indirecte de la polygamie sur les dirigeants les plus élevés de l’Église que sont les Présidents-Prophètes.


Ils sont nombreux à l’avoir vécue dans leur vie, à l’avoir côtoyée dans leur enfance, à avoir expérimenté une influence directe par les « tantes », ces mères plurielles, les nombreux demi-frères et sœurs, les oncles et tantes, les cousins. Des grand-pères très actifs dans l’Église, les faisaient sauter sur leurs genoux pendant que les femmes et les enfants s’affairaient autour d’eux, propageant de l’amour, l’esprit des grandes familles unies et ferventes.


Les membres de l’Église d’aujourd’hui n’ont qu’une idée surannée de cette époque et l’associent à cette volonté d’oublier… au point de voir l’Église, méthodiquement et consciencieusement, édulcorer toute mention de la polygamie pratiquée au XIXe siècle. Quand on évoque la vie inspirante des Prophètes ou des hauts dirigeants, on ne parle que de leur chère épouse, de l’influence qu’elle a eue sur son temps et peut-être des afflictions vécues par les Saints, des épreuves supportées par les pionniers, mais guère plus.


Toutes les biographies officielles sont réécrites, toutes les chroniques mettant en scène la pratique du mariage plural sont retenues.

Pourtant, ce n’est certainement pas par honte ou reniement des Doctrines, mais probablement par crainte de voir le Monde encore une fois, associer la pratique d’une foi incomprise à un état d’esprit corrompu, voire dangereux.


Ce principe ancien, vécu dans le cadre d’une théologie précise ne peut pas être expliqué aux hommes. Cela semble demander un cheminement long et studieux, un rapprochement extrême des écrits des Prophètes, un approfondissement spirituel empreint d’humilité et d’obéissance. Une seule constatation s’impose : Ni les Gentils (non-membres), ni les Fidèles ne sont prêts. Le Seigneur a commandé, mais comme souvent, il demande aux Saints de se préparer et de ne pas s’élancer l’échine baissée.


L’enthousiasme du rétablissement faisait espérer l’ouverture des chemins devant les frères et les sœurs du XIXe siècle, époque puritaine parmi les plus violentes.

Les choses installées, puis les requêtes pressantes des dirigeants du pays auraient dû être regardées avec plus de clairvoyance. Peut-être que le Seigneur aurait pu clarifier sa demande avec de nouvelles Révélations. Les décisions ont été prises par les hommes et dans les procès successifs, reconnues comme une nécessité… pour ne pas disparaître. L’Église a tranché, et en faisant cela a coupé dans le vif, sans négocier un retour progressif à la loi du pays.


Pourtant, tandis que les familles polygames livrées à elles-mêmes étaient excommuniées, les prophètes eux-mêmes continuaient à la pratiquer ou à l’encourager (voir John Taylor).


Le Manifeste de 1890 supposé basé sur le principe de Révélation, devait-il être soumis aux Saints. Que ce serait-il passé si le vote avait été minoritaire ? Comment peut-on imaginer demander l’acceptation du peuple à un commandement du Seigneur par un vote ?


Une Révélation suis le principe de « Ainsi parle le Seigneur ! » et tout est dit. Tout ce qui est différent de cela (le reste des Doctrine et Alliances est fondé sur ce principe), peut-il être considéré comme la parole de Dieu ?


On ne peut pas demeurer obtus quand la sagesse réclame son dû !

Aujourd’hui, c’est trop tard, le mal est fait. L’Église a pris une décision d’hommes. Ceux qui sont devenus renégats et qui n’ont pas reçu cette injonction comme une Révélation, sont partis, ont fondé leurs propres églises et, dans l’état actuel, toutes les autres directives du Seigneur sont bloquées par ce manque de discernement.


Comment jugera-t-il cette négligence envers le commandement de construire Sion et de vivre la Loi de Consécration ?


« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche » Apocalypse 3 :16.


Il faut à présent se poser une question !


Lorsqu’on regarde les Révélations modernes et que l’on mesure à quel point elles ont été mises en œuvre parmi le peuple par les dirigeants, ne doit-on pas s’interroger sur la réalité de leur position ? Prophète, Voyant et Révélateur !


A quel moment l’Église a-t-elle commencé à s’écarter du droit chemin ?

Si la prêtrise a été rétablie en son sein, quand est-elle devenue caduque ?

Où se situe-t-elle aujourd’hui sur « le long et étroit chemin de la vérité » ?


A la lumière de cette démonstration, on est en droit de dire : au moment de la déclaration du Manifeste, en 1890, tout le monde a été enjoint de cesser sa pratique, cependant, les Prophètes de l’époque, subissant les assauts des autorités, résistèrent sans en dire le nom. Ce qui peut être considéré aujourd’hui comme un errements… avant de trancher définitivement – ce qui n’est pas le cas, puisque l’on fait l’impasse sur cette période ! – Pourrait-on comparer cette résistance comme un dernier sursaut de fidélité ?


On n’est pas loin de le penser, car en effet, John Taylor à continué à mettre des Anciens à part pour enseigner le mariage plural sous le manteau. Wilford Woodruff et Lorenzo Snow durent légiférer, mais ce dernier fut quand même emprisonné pour l’avoir pratiqué, ce qui fut aussi le cas de leurs successeurs : Joseph F Smith eut des enfants après 1900, dont le père de Spencer W Kimball, qui devait devenir le douzième président de l’Église. Heber J Grant fut encore polygame, au point de devoir payer une amende lui aussi. Il mourut en 1945 ! On sait qu’il partit en mission accompagné parfois de l’une, parfois de l’autre de ses épouses. Plus de 50 ans s’étaient écoulés depuis le Manifeste.


Tous les Prophètes qui suivirent, biens qu’issus pour la plupart d’environnements familiaux polygames, ne le pratiquèrent plus. N’aurait-on pu mettre à profit ces 50 ans pour régulariser les choses et revenir à une situation jugée plus saine par le gouvernement ? Ou l’Église aurait-elle dut entrer en insoumission et se cacher pour obéir à Dieu ?


L’Église majoritaire fit le choix de la compromission. Heber J Grant excommunia finalement les frères qui pratiquaient encore la polygamie et on peut se demander si ceux qui sont restés fidèles aux Révélations transmises à Joseph Smith, ne sont pas les seuls détenteurs de l’autorité d’agir au nom de Dieu ?

Ainsi la prêtrise serait malgré tout demeurée sur la terre dans les mains des fondamentalistes les plus dignes.


Comme disait Brigham Young : « C’est le Royaume de Dieu ou rien »


Nota :


Cette étude tend aussi à démonter que la doctrine du mariage plural et ses conséquences ont été (quoi qu’on en dise) soigneusement placées sous silence par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, du moins dans tous les textes qui ont trait à l’Histoire officielle de l’Église. Un excellent travail du médecin et chercheur mormon d’origine Canadienne, Gregory L Smith qui s’intitule « Polygamie, Prophètes et Esquives » fait un point honnête sur ce véritable problème de conscience et de vérité. Il a été traduit par le site d’investigation de culture Mormone IDUMEA :

(http://www.idumea.org/Etudes/Histoire/Polygamie.htm). Il affirme que l’Église ne cherche en aucune façon à cacher la vérité, comme cela est suggéré par de nombreux opposants ; mais qu’au contraire elle met à disposition toutes ses archives. Il dit d’ailleurs que « la première responsabilité de l’Église n’est pas d’enseigner l’Histoire du XIXe siècle, mais d’enseigner l’Évangile du Christ et d’administrer les ordonnances ». On ne peut qu’être honnêtement d’accord avec cette approche quand on sait que le but de l’Église est de ne parler que de repentir. Elle annonce d’ailleurs également que « L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours n'essaye pas d'isoler ses membres des voix alternatives. Son approche, comme l‘a conseillé le prophète Joseph Smith, est d‘enseigner des principes corrects et puis de laisser ses membres se gouverner eux-mêmes par des choix personnels.

Bien entendu, l‘Église a la responsabilité de préciser ce qui est la voix de l‘Église et ce qui ne l'est pas… Les membres de l‘Église sont libres de participer ou d‘écouter toutes les voix alternatives qu'ils veulent, mais les dirigeants de l‘Église doivent éviter toute participation officielle, que ce soit de manière directe ou indirecte. » (Dallin H. Oaks, « Alternate Voices », Ensign, mai 1989, p. 27). Nous faisons une différence entre permettre de s’instruire sur la vérité des évènements et se baser sur un discours officiel qui ne dit pas tout. Si l’Église prend finalement la décision de parler de tout, un document du type de celui que vous venez de lire devrait être accessible à tous, dans les Encyclopédies du Mormonisme, comme dans les Manuels de Prêtrise !


Frère Germain

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