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Dialogue en panne ou réfutation ? – Clarification

Quand j’ai choisi de devenir mormon fondamentaliste indépendant, c’était non seulement la conséquence d’une très longue introspection, d’une étude approfondie des doctrines de l’Église de Jésus-Christ des Saint des Derniers Jours, mais aussi de celles des églises réformées ou fondamentalistes issues de la même croyance originelle. Les études des ex-mormons, surtout de ceux qui ont beaucoup écrit contre l’Église, comme les recherches des historiens indépendants ou sociologues des mormonismes ont fait partie du domaine de réflexion. Enfin, l’étude personnelle des écritures et la prière m’ont permis de me forger une opinion qui n’est pas le fruit du hasard ou le résultat d’un coup de tête – encore moins d’un ressentiment quelconque !

Il y a à la base quarante années de pratique dans le mouvement majoritaire et plus de vingt années de recherches personnelles.


Cette conviction profonde a soulevé de nouvelles questions : Comment partager cette foi éclaircie avec les autres ?


Une première constatation m’a tout de suite assaillie : Ce nouvel état n’est pas aussi élémentaire que celui d’une conversion à la foi en Jésus-Christ ! Tout simplement parce que comme moi, les Mormons de tous bords, comme des chrétiens de toutes confessions possèdent déjà cette certitude. On peut considérer que des lumières complémentaires sont à partager, mais le fond du dialogue se situe sur des approches doctrinales sensiblement différentes. Elles ne peuvent être abordées sans être passées par le même cheminement spirituel et intellectuel. Les questions profondes ne peuvent en effet apparaître qu’après en avoir acquis les principes.


Or les principes sont unanimement considérés par la plupart des membres de notre mouvement, comme faussés dès l’origine par l’Église majoritaire. Ce fondamentalisme qui nous unis, n’est pas le fruit d’un attachement aveugle à une règle originelle stricte et sans évolution possible : La Révélation moderne en reste le fondement !

Mais une attention précise, profonde et inspirée, doublée d’une analyse des premiers temps de la restauration amènent au jour deux convictions très claires :


  • L’Église majoritaire a changé non seulement ses doctrines, mais son histoire


  • Le fondamentalisme n’est pas un mouvement de pure contestation intellectuelle, mais un groupe animé par le pouvoir de la prêtrise qui est toujours restée en son sein et demeure le garant de son postulat.


En effet, comment un Mormon, membre de l’Église majoritaire peut-il dès l’abord considérer d’autres approches ? La transmission du pouvoir de la prêtrise a suivi un cheminement approprié (Brigham Young a succédé à Joseph Smith à la tête de l’Église restaurée, selon une procédure qui n’est point contestée). Les changements qui sont par la suite intervenus ont été présentés comme des Révélations modernes, enfin l’histoire de l’Église a été totalement édulcorée de ses passages les plus noirs, les plus contestés et les plus sujets à argumentation.

De cette façon, un membre qui ne se pose pas de questions ou qui vient juste d’être abordé, acceptent l’un comme l’autre la position actuelle comme parole d’évangile.


Le cheminement, la réflexion, l’introspection, l’analyse, l’étude de l’histoire réelle, la considération des changements présentés comme des Révélations, l’étude approfondie des écritures, comme de la sociologie du mouvement et même l’interprétation de certaines doctrines, avec la prière, trouvent un nouveau terrain de compréhension : la quasi majorité de ceux qui l’embrassent ont du faire faire ce voyage !


Ainsi une nouvelle réflexion vient à l’esprit de celui qui vit dans un pays où jamais rien de tel ne s’est produit. J’entends donc aborder la question du partage de cette conviction avec sagesse et respect ; nullement en exposant ma position comme une alternative. Il n’est jamais question de renverser une Église établie, mais de l’amener à considérer ses errements !


Le prosélytisme aveugle, les tentatives pour convaincre l’autre, les sermons enflammés ne font pas partie de l’arsenal du mormon fondamentaliste indépendant, car il accepte en son sein même des divergences mineures et des approches plus que personnelles. Seuls les lient, les fondements de la doctrine.


Cette idée de démarche en poche, j’aborde donc les autorités locales reconnues de l’Église majoritaire. Je demande audience à l’Évêque et aux dirigeants de la prêtrise.


Quel sont mes buts ?


  • Premièrement et par déontologie, d’être reconnu individuellement comme partie prenante de cette orientation


  • Ensuite d’exposer les principales différences doctrinales


  • Puis d’assurer ces mêmes dirigeants que rien ne sera tenté pour semer la discorde dans la communauté. Nous serons là pour répondre aux justes requêtes de quiconque, sans jamais chercher à les susciter


  • Et enfin à réclamer le droit d’être admis à partager le bon esprit et tout ce qui nous rapproche dans l’exercice de la foi, en toute humilité. En d’autres mots, d’être autorisé comme les Doctrine & Alliances 46 l’enjoignent à pouvoir partager les offices de l’Église majoritaire :


« 2 Mais en dépit de ces choses qui ont été écrites, il a toujours été donné aux anciens de mon Église, depuis le commencement, et ce le sera toujours, de diriger toutes les réunions selon les inspirations et les directives de l’Esprit-Saint.

3 Néanmoins, il vous est commandé de ne jamais chasser qui que ce soit de vos réunions publiques, qui se tiennent devant le monde. »


Ma démarche ne peut pas être regardée comme malhonnête, chargée de non-dits, de secrètes manœuvres ou de mauvaises intentions.


Cependant la demande d’audience est traitée par un grand mépris et l’Évêque refuse la confrontation prétextant son refus de polémiquer ou de raisonner sur nos divergences, m’engageant même à me repentir !

La force de la Foi génère l’assurance de la vérité. Le Seigneur a promis « Car l’Eternel votre Dieu marche avec vous ! » (Deutéronome 20 :4)

« L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14 :17).

Quelle confrontation ne saurait établir cette fameuse vérité au nom de Dieu ?

« Allez, prêchez, et dites : Le royaume des cieux est proche » (Matthieu 10 :7).

Certes la conviction n’est pas gage de vérité, mais la justesse du dogme en reste le garant et, la sagesse guide les vrais croyants qui ne craignent point de se confronter au mensonge.

Devrais-je me repentir alors que j’ai déjà suivi l’injonction : « Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir » (Actes 17 :30) ?


Le Monde en est témoin, rien, ni personne ne pourra me jeter la pierre. J’ai agis en conscience et en honnêteté. En restant toujours fidèle à un comportement respectueux et prudent. Le Seigneur saura juger des conséquences de ces décisions sur l’évolution ou la propagation de nos enseignements localement et à l’échelle du pays concerné.


Frère Germain

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